Nicolas Sarkozy incarne une vision dépassée de la politique culturelle. Il confond culture et BTP.
Son mandat s'est soldé par un héritage désastreux, fait de chantiers pharaoniques mal maîtrisés et non financés, un audiovisuel public à la dérive, de Radio France à France Télévisions en passant par France Média Monde, un régime des intermittents fragilisé, une absence totale d'initiative pour assurer la survie du système de financement de la création à l'ère numérique et l'échec face au piratage.
Et que dire de la méthode ?
Nominations discrétionnaires, décisions prises sans évaluation préalable de leur impact et mélange des genres permanent, comme l'illustrent l'arrêt de la publicité sur France Télévisions ou encore l'affaire Bygmalion.
Nous payons aujourd'hui 10 ans d'incurie et de mépris pour la culture, les artistes, les créateurs.
La priorité de ce Gouvernement, au contraire, c'est l'accès de tous à la culture, la réforme de nos outils de politique culturelle pour les adapter aux défis d'aujourd'hui.
C'est concrètement la préservation et même l'augmentation du budget pour la création et la transmission des savoirs.
C'est l'ambition et la réforme de l'audiovisuel, à commencer par France Télévisions et Radio France, en assumant les réformes utiles.
C'est une nouvelle place donnée aux artistes et techniciens du spectacle au cœur de ce qui fonde notre politique culturelle, avec l'inscription de leur régime dans la loi et une nouvelle gouvernance.
C'est, à compter de ce mois d'avril, un appel à projet national d'éducation artistique et culturelle dans 60 quartiers prioritaires autour de la maîtrise de la langue et les pratiques collectives de chant, musique, théâtre et danse.
C'est la lutte contre les sites illicites plutôt que de s’en prendre uniquement à l’internaute, et la définition d'une politique efficace de lutte contre le piratage, saluée par l'ensemble des acteurs du cinéma et de la musique.
Ma conviction, c'est que la culture est clé, qu'elle est un remède à la période que nous traversons, un ferment de réconciliation dans notre société. Cette société que précisément Nicolas Sarkozy s'est évertué pendant cinq ans à fracturer.
Ma vision de la politique culturelle est à l'exact opposé du "karcher" de Nicolas Sarkozy. C'est un travail patient de reconstruction du lien social autour d'une culture plus accessible, mieux partagée, toujours exigeante et plus démocratique.