Le Prix Décembre consacre cette année le beau livre de Mathieu Riboulet, « Les Œuvres de miséricorde » publié par les éditions Verdier. Une méditation, bien plutôt, grave et inspirée, sur les morts des guerres passées et en particulier sur les corps que l'on tue, peint et aime.
Cette question du corps, qu'il touche avec la caméra dans ses films de fiction comme dans ses romans (Le Corps des anges, L'Amant des morts, Quelqu'un s'approche...), il lui donne ici pour cadre l'Allemagne d'aujourd'hui et pour visage Andréas, rencontré à Cologne. Mais ce n'est qu'un prétexte pour s'élever, à l'instar de l'Evangile de Matthieu et du Caravage qui l'obsède, jusqu'à ce « corps de toujours, venu des très vieux temps ». Une variation inoubliable à la gloire du Corps.