Pour ce module, le groupe des auditeurs a d’abord été accueilli à la Direction régionale des affaires culturelles par Frédérique Boura, Directrice régionale, qui leur a partagé sa longue expérience professionnelle dans les Drac. Elle a montré comment ces services, qui restent parfois mal connus de certains acteurs, ont profondément évolué dans leur organisation en quelques dizaines d’années. Après avoir rappelé comment se structuraient les grandes attributions d’une direction régionale et détaillé quelques enjeux attachés à ces missions sur le territoire normand, elle a montré comment l’action se constituait d’un mixte de missions régaliennes et partenariales, qui ne peuvent, sur le terrain, fonctionner séparément. L’attention à la qualité du dialogue et des coopérations avec les collectivités territoriales est centrale. Enfin, elle a souligné la plus forte intégration des actions de la Drac dans les objectifs et les missions globales de l’État, ce qui nécessite une coordination culturelle dans les enjeux.
La journée s’est poursuivie à l’Abbaye d’Ardennes, à la découverte de l’Institut de la Mémoire de l’Édition contemporaine (Imec) dont Nathalie Léger, sa directrice a raconté l’histoire de cette institution singulière, et la constitution de ses collections. Elle a pu en montrer la diversité à travers dix objets emblématiques, et a détaillé les enjeux croisés au cœur de la vie de l’Imec : valorisation du patrimoine, soutien à la création, et accompagnement assidu de la recherche.
S’en est suivie une visite exceptionnelle permettant de prendre la mesure des actions de conservation, le travail de préparation des expositions ainsi que l’accueil des chercheurs et de tout un chacun dans la bibliothèque créée dans l’écrin de l’ancienne église de l’Abbaye.
Après un trajet en bus vers le Havre, via l’estuaire de la Seine et le port du Havre, le groupe des auditeurs a été accueilli à la Scène nationale du Volcan par Camille Barnaud, sa directrice, et a pu assister au spectacle Extra Life de DACM / Compagnie Gisèle Vienne dans le cadre du Festival Déviations organisé par Le Volcan.
La matinée du deuxième jour de ce module a débuté par une rencontre avec Dominique Rouet, directeur de la lecture publique et de l’accès à la connaissance du Havre. Il a présenté la récente restructuration du réseau de lecture publique à l’échelle de la métropole et les nombreuses actions menées sur le territoire en faveur de la lecture publique et de la littérature (Festival le Goût des Autres, les Voix du Havre, opération Empruntez un bibliothécaire, Labellisation Bibliothèque numérique de référence...)
Ulrika Byttner, directrice de l’École Supérieure d’art et de design du Havre et Rouen Esadhar et auditrice de la Session, a pu à cette occasion donner une illustration des nombreux partenariats se tissant entre les acteurs culturels du territoire, en détaillant les actions conjointes menées par la Bibliothèque Niemeyer et le master de création littéraire porté par l’Esadhar et l’université du Havre.
A la suite, les auditeurs ont pu découvrir la très belle bibliothèque installée depuis 2015 dans le petit Volcan, au cœur de l'Espace Oscar Niemeyer, dans un nouvel équipement entièrement repensé.
Le groupe a ensuite pu bénéficier de visites guidées pour mieux comprendre l’histoire architecturale et culturelle du Havre, très marquée par les travaux de reconstruction par l’atelier Perret, et a arpenté cet ensemble désormais classé au Patrimoine mondial de l’UNESCO.
Le début d’après-midi a été consacré à une présentation et visite du Musée d’Art Moderne André Malraux (MuMa) par Géraldine Lefebvre, conservatrice du Muma.
Les auditeurs se sont ensuite retrouvés à l’Hôtel de Ville du Havre pour une présentation de l’opération « Un été au Havre » par Gaël Charbau, son directeur artistique. Après avoir rappelé que cette manifestation annuelle, proposant au public des œuvres d’art contemporain dans l’espace public, a commencé en 2017 à l’occasion des 500 ans de l’histoire de la ville et a été, devant le succès, pérennisée, Gael Charbau a détaillé ses intentions : faire que pendant cette manifestation, l’art parcoure la ville, et passer ainsi d’une vision totémique, érigée, de l’art, à une vision plus horizontale et distribuée. Les échelles de cette ville, difficiles à appréhender et à maîtriser, constituent d’autant plus un défi, et amènent à travailler non pas seulement sur le monumental, mais aussi sur le multiple, et les interpellations poétiques.
Thomas Malgras, Secrétaire général de Rouen Seine Normande 2028 est ensuite intervenu pour raconter l’aventure de cette candidature, moment intense de coopération entre les acteurs du territoire et de mise en réseau à l’échelle européenne, et les difficultés à maintenir ensuite un même niveau d’investissement des acteurs, même si de nombreuses suites sont à prévoir grâce à cet élan collectif qu’a permis la candidature. Un débat s’en est suivi sur les possibles réformes de cette labellisation à envisager.
Enfin, Fabienne Delafosse, adjointe au Maire du Havre déléguée à la Culture, a clôturé ces deux jours riches en découvertes par un dialogue avec les auditeurs sur les grandes priorités de la ville en matière de culture, parmi lesquelles figurent l’éducation artistique et culturelle, et l’éducation aux médias.
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