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Communiqué de presse

Discours de Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication, prononcé à l’occasion du lancement de l'opération Les Belles Etrangères, à la Bibliothèque nationale de France



Discours de Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication, prononcé à l’occasion du lancement de l'opération Les Belles Etrangères, à la Bibliothèque nationale de France

Publié le 09.11.2009

Monsieur l’ambassadeur,
Monsieur le directeur, Nicolas GEORGES, directeur du Livre et de la lecture, et président du CNL
Monsieur le président, Bruno RACINE, président de la BnF,
Chers amis américains : Charles D’AMBROSIO, Percival EVERETT, Forrest GANDER, Andrew Sean GREER, John HASKELL, Matt MADEN, Jack O’CONNELL, Eleni SIKELIANOS, Hannah TINTI, Richard WHITE, Colson WHITEHEAD et Yuri ZLEZKINE,
Mesdames, Messieurs,
Chers amis,

Vous savez qu’en anglais, en français, dans les langues romanes et déjà en grec, « étranger » veut dire aussi « étrange », insolite, surprenant, voire bizarre. Que ce qui est « étranger » – et donc « étrange » – puisse devenir « beau » constitue donc une victoire sur ce réflexe du préjugé qui est aussi, trop souvent, le premier mouvement. Eh bien depuis toujours, le langage et son expression suprême qu’est la littérature ont été considérés comme le cœur même de cette altérité et de cette « étrangeté » fascinante, le lieu où l’identité de l’Autre semblait être recueillie, où elle pouvait être approchée au plus profond et au plus intime.

C’est pourquoi le travail des traducteurs, l’œuvre de ces passeurs d’un monde à l’autre – car en réalité ce sont des mondes que leur travail permet de faire communiquer – a toujours été l’un des chemins par excellence de l’apprentissage de l’Autre. Mais les meilleurs traducteurs sont sans doute ceux qui savent tout à la fois acclimater un style et ne pas réduire la part de l’étrange et de l’étranger dont ce style est aussi le porteur et, pour ainsi dire, un émissaire.

Vous connaissez ce proverbe italien : traduttore traditore, mais ce proverbe est lui-même un peu une trahison de ce qu’est vraiment la traduction. Car elle ne trahit pas davantage, en un sens, que n’importe quelle lecture, qui est toujours déformante, qui toujours transforme un original en l’accommodant à la sensibilité du lecteur. Et c’est heureux car c’est ainsi, par « traductions-trahisons » successives et entrecroisées que les œuvres vivent. La traduction ne donne pas toujours naissance à ce que l’on a appelé de « belles infidèles », mais aussi, et vous le démontrez aujourd’hui avec passion, à de « belles étrangères », c’est-à-dire à des beautés qui ont gardé leur part attirante d’étrangeté. Cette étrangeté est tellement envoûtante que je me demande même si la beauté n’est pas toujours un peu une étrangère et une étrangeté en ce monde. Et c’est sans doute ce que voulait dire BAUDELAIRE, ce poète qui était aussi, comme beaucoup de poètes, n’est-ce pas cher Forrest GANDER, un grand traducteur, un grand passeur de la littérature américaine, d’Edgar POE en particulier, quand il affirmait : « Le beau est toujours bizarre ». C’est peut-être la mission de la beauté de nous indiquer un ailleurs dont elle incarne la promesse. Et je suis persuadé qu’une culture n’est vivante que si elle sait ouvrir les yeux sur ces « passantes » venues d’ailleurs, dans lesquelles elle puise un « frisson nouveau » qu’elle possédait déjà, virtuellement et sans le savoir, au plus profond d’elle-même. La traduction, depuis AMYOT, puis PERROT d’ABLANCOURT en passant par NERVAL, BAUDELAIRE et MALLARME, a toujours été l’un des détours les plus efficaces pour renouveler la veine d’une littérature nationale.

C’est pourquoi rien n’est plus nécessaire à la création même que l’échange, et cette manifestation des « BELLES ÉTRANGÈRES », que j’ai le grand plaisir et l’honneur d’ouvrir avec vous aujourd’hui, est, depuis plus de vingt ans, l’une des expressions les plus pertinentes de cette nécessité. Je me félicite aussi de voir que la Belgique soit venue nous rejoindre cette année.

Aujourd’hui, le dialogue s’installe avec douze des plus talentueux et des plus prometteurs écrivains américains, douze apôtres de la littérature en quelque sorte, que je remercie chaleureusement de leur présence parmi nous et de la disponibilité et la générosité avec laquelle ils vont aller à la rencontre du public français. Je tiens à remercier le Centre national du Livre (CNL), l’organisateur de cet événement, qui met en œuvre la politique d’aide à la traduction, à la publication et à la diffusion du ministère de la Culture et de la Communication avec le succès que l’on connaît. Je rappelle que pas moins de 13% des traductions réalisées dans le monde le sont ici, en France, dans notre petit pays fermé et rempli de Gaulois agressifs, comme chacun sait... La traduction est un enjeu que les pouvoirs publics prennent très au sérieux et nous attendons avec impatience les conclusions de la mission confiée à Pierre ASSOULINE sur le métier de traducteur, lors du salon du Livre 2010.

Je salue tout particulièrement le travail remarquable effectué par le Président du CNL, M. Nicolas GEORGES, ainsi que le Président de la Bibliothèque nationale de France, M. Bruno RACINE, qui nous fait le plaisir de nous accueillir aujourd’hui dans ses murs, sans oublier le Professeur Pierre-Yves PETILLON, l’un de nos meilleurs spécialistes de la littérature américaine, pour son travail et son choix toujours difficile des douze ambassadeurs de la littérature américaine d’aujourd’hui.

La France a toujours eu à l’égard de la littérature américaine une relation de fascination particulière qui est celle que l’on nourrit pour ce qui est à la fois différent et semblable et qui ressemble un peu, pour paraphraser VERLAINE, à un « rêve étrange et familier ». Car le rêve américain est à la fois quelque chose d’intime en nous, par notre histoire commune, par nos valeurs partagées, mais aussi, bien sûr, rendu intéressant et parfois déroutant par un « je ne sais quoi » qui nous distingue.
Je vous fais grâce du « vertige de la liste » dont Umberto ECO nous fait connaître les charmes au Louvre en ce moment, et je me contenterai de citer quelques grands noms de cette fascination souvent réciproque : Edgar POE et toute la tradition symboliste, WALT WHITMAN et Jules LAFORGUE, HEMINGWAY et MALRAUX, William FAULKNER et SARTRE, et, plus récemment, Paul AUSTER et les poètes français DUBOUCHET et DUPIN, ou Toni MORRISON qui a été en résidence ici, à Paris, à l’Ecole Normale Supérieure, Jean-Yves PETILLON s’en souvient sans doute… Il serait trop long d’évoquer, par-delà ces échanges avérés, l’influence de la littérature américaine sur les écrivains français et son prestige toujours croissant auprès de nos lecteurs. Grâce à eux, le mythe américain des grandes villes et des grands espaces n’a cessé de nous habiter, de nous hanter, d’être à la fois l’appel de l’étranger et comme une partie de nous-mêmes.
À ce mythe américain répond bien sûr aux Etats-Unis un mythe français, littéraire mais aussi philosophique : je pense à Jacques DERRIDA (particulièrement présent chez vous, cher Percival EVERETT), mais aussi à Michel FOUCAULT et au regretté Claude LEVI-STRAUSS, qui vient de nous quitter, qui me semblent vous avoir touchés et peut-être influencés tous deux, cher Richard WHITE dans votre Middle Ground et cher Yuri ZLEZKINE dans votre Siècle juif.

Dans l’anthologie de vos œuvres préparée avec soin par le CNL, ce qui m’a frappé, c’est que vous portez en vous cette dialectique de l’étrange et du familier, que vous déclinez en un jeu entre l’enracinement et l’ouverture sur les grands horizons, entre le périmètre d’un terroir et l’étendue indéfinie des territoires.
C’est là toute la subtilité d’une identité qui, pour être sans frontières, n’en possède pas moins son centre de gravité, et qui vous permet de vous interroger et même de remonter votre passé, collectif ou personnel : je pense notamment aux quêtes poignantes de Andrew Sean GREER, de Colson WHITEHEAD et de Forrest GANDER, dont les œuvres n’ont pas fini de nous interpeller.
Vous explorez aussi, et franchissez, les frontières des genres : celles de la nouvelle et de l’essai chez John HASKELL et Charles D’AMBROSIO, du roman de genre et du roman expérimental chez Jack O’CONNELL et Hannah TINTI, du poème et du roman-monde chez Eleni SIKELIANOS, ou encore de la bande dessinée et de la littérature dans les 99 Exercices de style de Matt MADEN, qui appliquent à ce genre le principe oulipien du célèbre ouvrage de Raymond QUENEAU.
D’autre part, vos œuvres, pour autant qu’il m’a été donné de les connaître, offrent une manière originale de prolonger les grands mythes américains en les réinterrogeant et les réinterprétant, parfois de façon critique, et, par là, vous savez vous-mêmes porter à la fois cette part d’identité et d’étrangeté qui vous rend accessible aux autres, à tous les autres.

Je sais qu’à partir de demain vous irez, à travers toute la France, à la rencontre des publics, dans des écoles, des librairies, des bibliothèques. Je suis certain que vous trouverez le chemin de ces publics avides de connaître les nouveaux auteurs de l’Amérique.

Nous savons qu’ils ont besoin de l’apport de ces « belles étrangères » pour mieux se connaître eux-mêmes et pour mieux se construire. Car beaucoup de ce que l’Amérique littéraire nous apporte, à nous Français et Européens, n’aurait pas à nos yeux cette étrangeté attirante si elle ne dessinait aussi l’un des visages possibles de notre propre avenir.

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