Cette journée d’étude et de réflexion a été l’occasion pour le CHEC de nouer un partenariat avec l’IHEMI pour la deuxième fois, après celui tenu au Louvre en 2019 sur la promotion de la culture dans les stratégies territoriales de l’État. La journée s’est ouverte par une visite audioguidée de l’Hôtel de la Marine, précédée d’une présentation par Philippe Bélaval, Président du Centre des Monuments Nationaux (CMN), de l’ambitieux projet de rénovation de cet ensemble patrimonial exceptionnel.
Éric Freysselinard, préfet et directeur de l’IHEMI, et Manuel Bamberger, responsable du CHEC, ont ouvert le séminaire au Cercle National des Armées, en rappelant le rôle essentiel des préfets, qui, en lien avec les services déconcentrés du ministère de la Culture, dialoguent en permanence sur ces enjeux avec les élus locaux.
Jean-François Hébert, directeur général des patrimoines et de l’architecture au ministère de la Culture, a ensuite abordé le changement de paradigme concernant le patrimoine, passant de sa sauvegarde à sa valorisation, puisque l’État et les collectivités cherchent depuis quelques années à lui « redonner vie ». Désormais, les lieux patrimoniaux sont considérés comme une composante forte de l’identité d’un territoire, comme un levier de richesse important et constituent des espaces d’expérimentation de nouveaux usages.
Éric Freysselinard, préfet et directeur de l'IHEMI (à gauche) et Jean-François Hébert, directeur général du Patrimoine et de l'Architecture (à droite)
Bertrand Gaume, préfet de Vaucluse, s’est ensuite exprimé par vidéo sur la mise en place d’ombrières photovoltaïques sur un parking relais proche du Palais des papes d’Avignon. Ce projet s’est appuyé sur diverses politiques publiques, dont celles du développement des énergies renouvelables. Selon lui, la politique publique de préservation et de valorisation du patrimoine peut donc se réaliser, moyennant dialogue et innovation, en conciliation avec d’autres politiques publiques. Sa seconde vidéo a abordé la rénovation de l’hôtel préfectoral de Tulle, comme exemple d’utilisation du mécénat pour préserver le patrimoine d’État.
Ce sont ensuite Marc Drouet, directeur régional des Affaires Culturelles de la région Auvergne-Rhône-Alpes, et Dominique Garcia, président de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP), qui ont animé ensemble une table ronde sur le rôle de l’archéologie préventive dans la fabrique des territoires. Selon eux, si l’aménagement du territoire fait l’objet depuis les années 1960 d’une véritable stratégie développée par les pouvoirs publics, cette approche verticale est remise en cause par une forte demande d’initiative citoyenne. L’archéologie préventive - demande par la DRAC d’un diagnostic archéologique en cas de réaménagement d’un territoire - peut donc jouer un rôle d’interface entre l’État et les citoyens dans l’aménagement du territoire, offrant des solutions à cet enjeu de la participation.
Dominique Garcia (à gauche) et Marc Drouet (à droite)
Laetitia Morellet, Architecte des Bâtiments de France (ABF) et cheffe de l’Unité Départementale de l’Architecture et du Patrimoine (UDAP) du département de la Haute-Vienne, également auditrice de la deuxième session du CHEC, est intervenue sur le rôle des ABF dans la protection des espaces. L’enjeu de la revitalisation des territoires est tout d’abord écologique puisque 80% de la ville de 2050 est déjà construite, d’où la nécessité pour les ABF de réhabiliter l’existant. Les grandes missions des ABF sont donc de conseiller et de promouvoir un urbanisme et une architecture de qualité, de contrôler les projets menés dans les espaces protégés et de conserver les monuments historiques. Enfin, les ABF sont aux côtés des préfets pour aider les collectivités à développer leurs projet de territoire.
Pour clore cette journée, Charlotte et Jean-Jacques Hubert, architectes (agence H2O Architectes et Eugène Architectes) ont abordé la question du patrimoine et de la reconversion d’ensembles bâtimentaires existants à travers les exemples du Familistère de Guise et de la Caserne de Reuilly à Paris 12.
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