Je suis particulièrement heureux d’être présent parmi vous à l’occasion de
la signature de ces conventions, qui confortent le 1er Etablissement public
de coopération culturelle consacré à l’enseignement supérieur du
spectacle vivant. Ce moment officiel précède un spectacle qui, je n’en
doute pas, sera la preuve vivante du talent des jeunes que cet
établissement prépare aux métiers de musicien ou de comédien, et de la
réussite du projet que vous portez.
A mes yeux, ce que nous vivons là est à la fois un aboutissement et le
début d’un processus.
Aboutissement car nous ne serions pas présents ce soir sans la rencontre
exceptionnelle tout au long de ces dernières années des volontés qui se
sont réunies autour de ce projet d’établissement supérieur. Nous ne
serions pas là sans les talents éminents de ceux qui l’ont porté, sans la
capacité de tous à construire ensemble, en oubliant les logiques de
territoires, les rivalités, les fossés historiques, les incompréhensions.
A bien des égards, cet établissement est exemplaire : il s’est construit dans
la préoccupation unique de l’intérêt supérieur des étudiants et des artistes,
en mettant en oeuvre les complémentarités. Complémentarité entre le
monde de la culture et l’université, entre la musique et le théâtre, entre de
grandes collectivités locales, rassemblées autour du même objectif, et
l’Etat.
Depuis 2004, vous le savez, le ministère de la culture et de la
communication s’est engagé dans un vaste chantier de structuration de
l’enseignement supérieur du spectacle vivant, afin de lui donner une
dimension européenne et de favoriser la professionnalisation à l'entrée
dans les métiers des jeunes artistes.
Pour mener ce projet d’ampleur, l’Etat a fait le choix du partenariat, de la
reconnaissance et du développement des initiatives de ceux qui avaient
d’ores et déjà constitué et soutenu une offre de formation de haut niveau,
sans avoir pu parvenir jusqu’alors à faire reconnaître et valider ces cursus.
C’est le sens de la constitution en cours des « pôles supérieurs » créés
sous forme d’établissement publics de coopération culturelle, dans le
spectacle vivant comme dans les arts plastiques. C’est le sens aussi de
l’engagement financier important de l’Etat dans ce Pôle d’enseignement
supérieur « Paris-Boulogne-Billancourt ».
Cet établissement a eu un rôle de pionnier à plus d’un titre. Pionnier par la
date de sa création sous la forme d’Etablissement public de coopération
culturelle, dès le 1er janvier 2010, rassemblant les deux Villes de Paris et
de Boulogne ainsi que le Grand Paris Seine ouest et l’Etat. Je salue ce soir
votre implication conjuguée qui marque je l’espère le début d’un
processus, dont je souhaite qu’il puisse trouver des formes aussi
harmonieuses, aussi inventives, sur le reste du territoire.
Un rôle de pionnier pour ne pas dire de pilote ou de laboratoire dans la
construction de cet enseignement supérieur du spectacle vivant qui vient
compléter en musique l’offre des deux conservatoires nationaux
supérieurs de musique et de danse de Paris et de Lyon. Ceci en grande
partie grâce au talent et à l’implication de son directeur, Xavier Delette, qui
a été beaucoup sollicité par le ministère de la culture dans le processus de
création du diplôme national supérieur professionnel de musicien et dans
la conception du processus de rapprochement avec l’université. Grâce
aussi à la complicité qui s’est nouée avec Alain Jacquon puis Alain Louvier
à Boulogne-Billancourt, avec Jean-Claude Cotillard pour l’art dramatique.
Le choix de Marcel Bozonnet comme président, fervent défenseur des
liens à tisser dans l’enseignement supérieur entre les disciplines du
spectacle vivant, de Wilfride Piollet et d’Anne Postel Vinay à ses côtés,
confirme cette orientation fondamentale de votre projet. Je sais que vous
projetez d’étendre cet enseignement supérieur au domaine du jazz et des
musiques actuelles, à la danse jazz, à l’enseignement, que votre démarche
d’ouverture à d’autres esthétiques et à d’autres domaines ne s’arrêtera
pas, et je m’en félicite.
C’est grâce à tous ceux que vous avez su associer dans la réflexion et
dans l’action que cet établissement est ce qu’il est aujourd’hui : le 1er
EPCC qui rassemble l’enseignement supérieur de la musique et du
théâtre. Rien d’étonnant alors que votre choix pour cette soirée d’une
oeuvre qui unit ces deux disciplines, vos étudiants et vos équipes, sous la
figure tutélaire d’Ida Rubinstein et donc de la danse, pour servir un texte de
Gabriele d’Annunzio, belle rencontre des arts et de toutes les formes
d’expression.
Je veux enfin saluer le partenariat exemplaire qui s’est construit avec
l’Université Paris-Sorbonne Paris IV et l’Université de la Sorbonne nouvelle
Paris III. La volonté de rapprochement avec l’université a été l’un des
moteurs de cette réforme. Il est essentiel que les jeunes artistes puissent
bénéficier d’un lien à l’université, que la pratique artistique puisse se
nourrir de la diversité des approches de la connaissance. En lien avec ma
collègue Valérie Pécresse, je souhaite que nous allions de l’avant dans
cette voie, nous y travaillons beaucoup ensemble, car ce dialogue est
indispensable au rayonnement international, au développement et à
l’attractivité de l’enseignement supérieur Culture.
L’hommage qui est rendu ce soir à Claude Debussy est une magnifique
illustration de la démarche du Pôle supérieur Paris-Boulogne-Billancourt.
Dans ce dialogue entre les disciplines artistiques, dans cette capacité des
collectivités à travailler ensemble et avec l’Etat, dans cette fructueuse
collaboration avec l’université, dans cette symbiose qui transparait jusque
dans le programme que vous avez édité pour cette soirée et dans cette
ouverture qui vous anime, je vois se dessiner de belles perspectives pour
l’avenir des jeunes artistes et pour la création et j’en suis particulièrement
touché.
Comme je suis touché aussi par votre choix de ce lieu, le Châtelet, - merci,
cher Jean-Luc Choplin, de nous y accueillir - lieu historique de rencontre
entre les arts, et du choix de l’anniversaire d’une oeuvre trop peu connue
de Debussy, le Martyre de Saint Sébastien. Debusssy qui disait ne pas
aimer les « spécialistes », parce que « se spécialiser, c’est rétrécir d’autant
son univers ».
Je vous remercie.
Discours de Frédéric Mitterrand prononcé à l'occasion de la signature des conventions du Pôle supérieur Paris-Boulogne-Billancourt
Monsieur le PréfetMonsieur le député-maire de la ville de Boulogne-Billancourt,Monsieur le maire-adjoint à la Culture de la ville de Paris,Mesdames et messieurs les élus,Mesdames et messieurs les présidents,Mesdames et messieurs les directeurs,Chers amis,
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