Rencontre avec Jack Ralite entouré de Jean-Paul Dekiss, Nedim Gürsel, Claudine Joseph, Daniel Mesguich, Pierre Musso, Jean-Claude Petit et Serge Regourd.
Le débat a été animé par Laurent Fleury, professeur de sociologie à l’Université Paris Diderot avec Bernard Faivre d’Arcier, ancien directeur du théâtre et des spectacles, ancien directeur du Festival d’Avignon, membre du Comité d’histoire.
Cette rencontre a inaugurée les Journées Diderot "Culture et Politique" du Master "Politiques culturelles" et est organisée par l’axe "Art, culture et politique" du Laboratoire du Changement Social et Politique ainsi que par le Comité d’histoire du ministère de la Culture et de la Communication.
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"Les États Généraux de la Culture se créèrent en 1987 suite à la venue en France de la 5, chaîne de Berlusconi, et contre la vente de TF1 au groupe Bouygues. Ils se déployèrent en quatre étapes aux salles pleines : Théâtre de l’Est Parisien (9 février), Tour de France en 16 villes (printemps), Théâtre de Paris (17 juin) et un Zénith comble (16 novembre).
L’élaboration d’une Déclaration des droits de la culture, en procède, traduite depuis en 14 langues, véritable sursaut éthique de tout le monde des arts et lettres, sans rivage. Les États Généraux de la Culture proclameront six obligations : audace de la création, obligation de production, élan du pluralisme, volonté de maîtrise nationale de la distribution, atout d’un large public, besoin de coopération internationale.
Pendant 20 ans, en France, notamment à Cannes et en Avignon, en Afrique (7 pays), au Chili et en Colombie, à Berlin, à Prague, en Italie et en Suisse, en URSS, aux États-Unis et au Canada, au Conseil de l’Europe, les réflexions et les actions se multiplièrent gardant à l’esprit qu’un peuple qui abandonne son imaginaire culturel à l’affairisme se condamne à des libertés précaires.
C’est ainsi qu’avec d’autres, nous avons conquis « l’exception culturelle », fait rejeter l’AMI (Accord Multilatéral sur l’Investissement), fait échouer la conférence de l’OMC à Seattle, fait en sorte de ne pas appliquer la convergence à la conférence de Birmingham, nous avons aussi réfléchi sur les nouvelles technologies et la culture, défendu le droit d’auteur, particulièrement le droit moral, et bien d’autres choses. Ces actions et d’autres ont fait que les États Généraux (ni association, ni syndicat, ni parti) ont constitué l’un des plus grands mouvements culturels que la France ait connu après la Seconde Guerre mondiale. Ce fut un chant général culturel, riche de ses diversités nationales, sans étatisme plébiscitaire, ni affairisme publicitaire, qui a toujours sa raison d’être, notamment depuis la reprise de l’AMI sous une forme encore plus pernicieuse, celle du TAFTA (Trans-Atlantic Free Trade Agreement, en français Accord commercial transatlantique)".
Jack Ralite
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