Château de Carrouges © CMN
Sept siècles d'histoire. Carrouges est d'abord au XIVe siècle une place forte de la guerre de Cent Ans (donjon). Il devient un logis seigneurial au XVe siècle (aile Blosset), augmenté au XVIe siècle d'un châtelet d'entrée considéré comme le premier témoin de l'architecture de la Renaissance en Normandie. De nouveau fortifié au temps des guerres de Religion (bastion ouest), sa fonction de demeure de prestige s'affirme par la construction à la fin du XVIe siècle de deux ailes « classiques » et des escaliers qui les desservent dus à l'architecte François Gabriel.
Dans la continuité des opérations de restauration menées au château de Carrouges depuis 2015 pour la conservation et la mise en valeur du monument (restauration des toitures, des menuiseries, des sols en terre cuite, mais aussi du châtelet d’entrée, du pont dormant et des murs des terrasses de soutènement des jardins avec par ailleurs la requalification du petit parterre et le renforcement des allées qui le bordent) le Centre des monuments nationaux va engager la restauration de la chambre dite de l’Evêque, dont le riche décor du XVIIe siècle est déparé.
La chambre de l’Evêque est commandée par Jacques le Veneur, abbé de Silly en Gouffern vers 1648, à l’architecte Maurice Gabriel et au menuisier sculpteur François Albot, tous les deux originaires d’Argentan. Il s’agit d’un ensemble exceptionnel de boiseries et décors peints de la première moitié du XVIIe siècle, rare exemple subsistant et de qualité similaire à ceux des châteaux d’Oiron et de Cormatin et de l’hôtel de Lauzun. Le décor de la chambre de l’Evêque était encore en place dans son intégralité au milieu du XIXe siècle. Il a malheureusement été déposé lors des campagnes de consolidation de la charpente et du mur de refend dans les années 1950.
Les principales restaurations porteront sur la restitution de l’accès primitif à la chambre de l’Evêque et sur la restauration de l’antichambre afin de permettre de nouveau sa présentation au public. Il s’agira de réintégrer les panneaux anciens conservés et de les compléter par restitution. Plusieurs options sont à l’étude en ce qui concerne la restitution des toiles peintes pour la cheminée et le plafond.
Partager la page