L’église Saint-Maurice (ancienne cathédrale) a été classée sur la liste de 1840. Il s’agit donc d’un des premiers monuments historiques de France.
A Saint-Maurice, l’art roman et l’art gothique tiennent une large place. Cet édifice est à l’image de plusieurs églises viennoises. Il offre un répertoire de formes très riche, qui puise dans l’héritage de Vienne antique.
Un peu d'histoire
La communauté chrétienne de Vienne est ancienne, attestée dès le 2ème siècle. La ville est siège d’évêché dès le 3e siècle. Au 4e siècle, le groupe cathédral est édifié à proximité de l’ancien forum. Il est composé de deux églises et d’un baptistère. L’ancienne cathédrale doit son nom à Maurice, martyrisé à Agaune (Suisse) à la fin du 3ème siècle.
L’église actuelle a été construite à partir du 11ème siècle, comme en témoigne le soubassement de l’abside. L’archevêque Jean de Bernin (1217-1266) reconstruit l’abside sur trois niveaux au-dessus du soubassement : lancettes, triforium et fenêtres hautes. Ces deux derniers étages se prolongent dans le chœur et la nef. Quatre travées sont ajoutées à l’ouest. À cet ensemble de onze travées voûté d’ogives s’ajoutent des chapelles.
Les restaurations antérieures
L’état de l’édifice a entraîné de longue date la sollicitude de la commune propriétaire et de L’Etat principal cofinanceur. De 1993 à 2018, plus de 4, 5 M€ ont été consacrés à la restauration des bas-côté et du haut de la tour nord-ouest de la cathédrale Saint-Maurice.
Le chantier de restauration 2021-2022
Les travaux de restauration concerneront la tour sud-ouest et la partie basse de la tour nord-ouest de la façade occidentale.
Le plan de relance permet d’accélérer l’opération de restauration avec une fin de chantier prévue fin 2022.
L’échafaudage a été monté dans le courant de l’été.
Les défis du chantier
L’essentiel des parements de la cathédrale sont en molasse, pierre particulièrement fragile, tendre et sujette aux dégradations induites par l’humidité, le vent, les cycles gel et dégel, la pollution.
La pierre de molasse est une excellente pierre à bâtir, et suffisamment fine à sculpter. Cependant elle présente une très grande fragilité face à l’action de l’eau : sa constitution de grains de quartz liés par du calcaire fait que le ruissellement de l’eau dissout le calcaire et libère le sable.
Il faut donc restaurer les parements et parfois changer des pierres en profondeurs lorsque celles-ci ont un rôle structurel.
Le principe de la restauration d’un monument historique est de conserver le plus possible sa matière. La première tranche de travaux (haut de la tour nord-ouest 2016-2018) a permis d’expérimenter une méthode adaptée à la situation par un changement très raisonné de pierres de structure ou sculptées, et par un système de plaquettes épaisses de pierre gougeonnées et coulinées de chaux à l’arrière. Ce principe sera reconduit sur les nouvelles tranches de travaux. La pierre de molasse n’existe plus ou est de mauvaise qualité, elle est remplacée par un grès des Vosges ou d’Espagne identique en couleur, grain et dureté.
Une opération soutenue dans le cadre du plan de relance
Le montant total des travaux s’élève à 1,824 776 € HT - Dans le cadre du plan de relance, la participation financière de l’Etat - DRAC Auvergne-Rhône-Alpes s’élève à 500 000 € soit 27,40% du montant total.
Opération mentionnée au titre de la 3ème convention patrimoine signée avec la Ville de Vienne.
L’église Saint-Maurice à Vienne (Isère) est protégée au titre des monuments historiques (classée sur la liste de 1840)
Maîtrise d’ouvrage : Ville de Vienne
Maîtrise d’œuvre : ALEP architectes, Philippe Allart, architecte du patrimoine
Entreprises : Comte et Demars maçonnerie taille de Pierre ; Lyon Echafaudage ; Tollis Sculpture ; Les Métiers du Bois Charpente couverture ; Thomas vitraux
Contrôle scientifique et technique : Direction régionale des affaires culturelles Auvergne-Rhône-Alpes, Conservation régionale des monuments historiques
Début du chantier : Juillet 2021
Fin du chantier : prévue fin 2022
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