Récolement au musée de la Grande Guerre à Meaux

Les dépôts du musée de l'armée

A fil du temps, ces dépôts ont été enrichis par des dons de particuliers ou par l'achat de collections, comme celle constituée par Raoul et Jean Brunon. Les 5 844 objets militaires qu'ils ont rassemblés ont été rachetés par l'Etat et déposés en 1967 au château de l'Empéri (Salon-de-Provence) dans le cadre d'une convention avec le musée de l'armée. Leur récolement a d'ailleurs été programmé pour 2022. Le récolement des dépôts des musées sous tutelle du ministère des armées est conduit sous le contrôle de la commission de récolement des dépôts d'œuvres d'art. Il est assuré au musée de l'armée par le département de l'inventaire, de la diffusion et de l'histoire des collections et plus spécifiquement par l'un des sept membres du département, qui est plus précisément en charge de la gestion des dépôts entrants et sortants.

Le récolement des dépôts, un chantier en cours

Commencé en 2009 seulement, principalement en raison du chantier de modernisation ATHENA (1994-2010), qui a eu pour ambition de transformer le musée de l'armée d'un musée d'objets en musée d'histoire, le premier récolement des dépôts n'est pas encore achevé? Selon les chiffres détenus par la CRDOA, environ 13 000 dépôts auraient été récolés, soit un peu plus de la moitié de l'ensemble. Son achèvement n'est pas envisageable avant l'horizon 2025, en raison notamment de l'éloignement géographique et de la multiplicité des dépositaires, dont certains n'existent plus. Le travail qu'induit ce premier récolement est très long, car il se concentre pour le moment sur l'étude documentaire des œuvres à partir des registres de dépôts sortants, souvent très parcellaires (les conventions de dépôts ne se sont généralisées qu'à partir des années 2000, et de différentes archives, comme les correspondances. Cet effort de longue haleine est cependant indispensable pour dresser l'histoire des collections (voir à ce sujet l'histoire du haut de corps de Marie Tudor, déposé par ce musée au Palais Galliera). Le deuxième récolement sera nécessairement plus rapide du fait de ce travail d'inventaire qui ne sera plus à faire. 

Récolement au musée de la Grande Guerre

Le récolement de 30 dépôts au musée de la Grande Guerre de Meaux, réalisé en février 2022, n'a cependant pas nécessité d'important travail préalable sur les inventaires et dans la documentation des collections puisque ces dépôts sont à la fois récents et parfaitement documentés : ils ont tous été consentis en  2011, année de l'ouverture du musée.

Le musée de la Grande Guerre est en effet né de l'achat, en 2005, par l'agglomération du Pays de Meaux de l'exceptionnelle collection privée réunie par Jean-Pierre Verney. Spécialiste de la Première Guerre mondiale, ce dernier a amassé pas moins de 48 000 objets consacrés à ce conflit (uniformes, pièces d'artillerie, objets du quotidien, journaux...), complétés par divers achats et dépôts, dont des armes, des tableaux et des grosses pièce d'artillerie du musée de l'armée. Le parcours a pu être enrichi par le dépôt d'avions du musée del'air et de l'espace, de maquettes de bateaux par le musée de la marine et de trois véhicules par la fondation automobile Berliet. Le musée compte aujourd'hui 70 000 objets qui racontent l'histoire de cette guerre et des hommes et femmes qui l'ont vécue.

Pour cette journée de récolement, le chargé de la gestion des dépôt était accompagné de la chargée du récolement décennal du musée et d'un adjudant spécialiste des armes réglementaires.

Tous les objets récolés ont été localisés.

Image principale : Dans les réserves du musée de la Grande Guerre à Meaux, inspection d’un fusil à répétition Springfield, modèle 1903.