Avec Françoise Christophe disparait l’une des comédiennes les plus
attachantes et les plus troublantes de sa génération, alliant une
distinction naturelle avec un don unique pour l’humour qu’elle a su
mettre en valeur tout au long de sa carrière, tout autant au théâtre
qu’au cinéma, qu’elle a servi avec le même engagement.
Après des études de théâtre auprès de René Simon, elle entre au
Conservatoire national supérieur d’Art dramatique en 1941.
Elle commence sa carrière au cinéma, avec plusieurs petits rôles,
notamment chez Henri Decoin, et sa carrière prend un réel essor avec
Fantomas, de Jean Sacha en 1946.
Elle entre comme pensionnaire à la Comédie-Française en 1948,
jusqu’en 1950, incarnant des personnages de Musset, Giraudoux et
Molière. Elle deviendra ensuite une fidèle des scènes parisiennes,
notamment la Comédie des Champs Elysées et les théâtres Antoine et
des Bouffes Parisiens, pour interpréter Marcel Aymé, Barillet et Grédy,
Françoise Sagan ou Eugène O’Neill.
Sa filmographie est impressionnante : inoubliable dans Nez de Cuir
d’Yves Allégret avec Jean Marais, elle tourne successivement avec
Denys de la Patellière, Jean Cocteau dans le Testament d’Orphée,
André Hunebelle, Jacques Deray pour Borsalino, Benoit Jacquot dans
Les Ailes de la Colombe ou encore Gérard Lauzier. Plus récemment,
elle a participé aux sketchs humoristiques Chez Maman, diffusés sur
Canal +, où son sens de la dérision faisait merveille.
Sa présence rayonnante, sa beauté raffinée et son aisance dans des
rôles très différents en font une des comédiennes les plus singulières
du vingtième siècle.