C’est une grande première. Le Sommet pour l’action sur l’IA, une rencontre internationale qui s’apprête accueillir les 10 et 11 février à Paris des chefs d’État du monde entier ainsi que des acteurs et décideurs de la société civile, sera précédé par une séquence inédite : le Week-end culturel de l’IA.
Organisé les 8 et 9 février par le ministère de la Culture avec le soutien du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, cet événement à destination du grand public, qui aura lieu, ce n’est pas un hasard, dans deux hauts-lieux du patrimoine national, la Bibliothèque nationale de France et la Conciergerie, se propose de mettre l’accent sur une dimension qui joue un rôle discret mais essentiel dans l’IA : la culture.
Une avancée décisive
« La culture aura toute sa place au Sommet pour l’action sur l’IA, se réjouit Rachida Dati, ministre de la Culture dans un entretien au quotidien Le Monde du 19 janvier. C’est même la première fois qu’un sommet international sur l’IA intègre un volet culturel ». Celui-ci comprendra un volet création et un volet débats. « Notre ambition concernant l'IA est claire, a précisé la Ministre le 27 janvier à l’occasion de ses vœux : promouvoir la transparence, favoriser l’innovation et construire un cadre solide, [celui du droit d’auteur] qui protège, valorise et soutient nos créateurs. Ensemble, innovation et régulation sont à l’origine des plus belles réussites culturelles françaises ».
La ministre de la Culture souligne également la place qu’occupe l’IA dans le champ culturel. « De nombreux acteurs culturels se sont déjà emparés de l’IA, poursuit la Ministre : l’expertise muséale les effets spéciaux ou l’archéologie y ont recours. Dans la reconstruction de la cathédrale Notre-Dame de Paris ou pour la cérémonie des Jeux Olympique et Paralympiques de Paris 2024, l’IA a été utilisée. Cela peut même constituer un avantage compétitif ». En définitive, cet événement constituera, assure la ministre de la Culture, « une avancée majeure ».
Un panorama des utilisations culturelles de l’IA
D’où l’ambition de ce Week-end culturel : dresser un vaste panorama, pour un public qu’on souhaite le plus large possible, des utilisations créatives et culturelles de l’IA mais aussi des interrogations qu’elle suscite.
A ce titre, le programme de la journée du samedi 8 février, à la BnF, est particulièrement attractif : nouvelles formes artistiques, généalogie, droit d’auteur et traçabilité, véracité de l’information et IA générative, traitement accéléré des données en matière du patrimoine bâti ou de collections des musées, sont quelques-unes des thématiques qui seront abordées lors des tables rondes. Côté ateliers, on pourra tester « Compar :IA », un outil permettant de discuter avec deux IA interrogées simultanément par l’utilisateur sur un même sujet, et dont il devra choisir la réponse qui lui semble la plus pertinente. Les enfants ne seront pas oubliés : ils seront invités à attribuer certaines qualités à des héros de l’Antiquité à partir de mythes. Enfin, des dessins de presse traitant de l’IA seront présentés à cette occasion par l’association Cartooning for peace.
La création ne sera pas en reste, samedi 8 et dimanche 9 février, à la Conciergerie. A l’occasion de « Machina Sapiens », un parcours inédit conçu par le commissaire d’exposition, Franck Bauchard, direction générale de la création artistique du ministère de la Culture, une vingtaine d’artistes internationaux questionnent les mille et une figures de l’IA – robots, captchas, logiciels de reconnaissance faciale et bien sûr algorithmes, pour ne citer qu’eux – pour nous plonger, entre mystifications et faux-semblants, dans des univers qui allient mystère et fascination. A noter : dimanche après-midi, le public pourra bénéficier de master-classes exclusives, à travers des rencontres avec des artistes, dont Léa Collet, Rocio Berenguer ou Jean-Michel Jarre.
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