Depuis 2017, le patrimoine en péril fait l’objet d’une mission d’identification confiée à Stéphane Bern afin de rechercher de nouvelles sources de financement pour sa restauration. Parmi ces pistes, le « Loto du patrimoine », organisé par la Fondation du patrimoine, avec le ministère de la Culture et FDJ United, avec ses jeux de grattage et de tirage, dont une partie des mises sont dédiées à des sites en danger sur tout le territoire.
Cette année, près de 770 nouveaux projets ont été signalés à la Mission Patrimoine sur la plateforme de la mission, révélant l’intérêt du grand public pour le patrimoine local. Les dossiers ont été ensuite instruits par les délégations départementales et régionales de la Fondation du patrimoine composées de bénévoles, de représentants des Directions régionales des affaires culturelles (DRAC) du ministère de la Culture et d’associations de soutien au patrimoine. 102 sites – un par département – ont été sélectionnés et annoncés, lundi 1er septembre. Ils bénéficieront chacun d’une dotation qui sera annoncée en fin d’année en fonction des ventes des jeux « Mission Patrimoine », déclinés en trois versions : un ticket de grattage vendu 15 euros dont 1,83 € est reversé à la Fondation du patrimoine, huit tirages du 8 au 22 septembre avec 54 centimes d’euro reversés pour chaque grille de 2€20, et un Super Loto le vendredi 19 septembre, veille des Journées européennes du patrimoine, pour lequel 73 centimes d’euro sont reversés pour chaque grille de 3 euros jouée.
Richesse et diversité du patrimoine local
Cette année, c’est l’Hôtel de Magny (site retenu pour Paris), construit au XVIIe siècle et qui abrite encore aujourd’hui la présidence du Muséum national d’Histoire naturelle, qui a accueilli l’annonce des 102 sites retenus. Niché au cœur du jardin des Plantes, cet édifice est fragilisé par le temps et menacé par une instabilité structurelle. Il a ainsi besoin d’être restauré pour l’ouvrir davantage au public à travers des visites guidées tout en conservant sa vocation scientifique.
Cet Hôtel est l’un des exemples de la richesse du patrimoine retenu sur tout le territoire. Leur typologie des 102 sites est très variée : un quart d’entre eux relèvent du patrimoine religieux comme la Chapelle Notre-Dame de Penhors à Pouldreuzic dans la baie d’Audierne (Bretagne), 16 % sont des châteaux comme celui de la Calade à Aix-en-Provence (Provence-Alpes Côte d’Azur) et 11 % des habitations comme le manoir de Coupesarte, joyau du Pays d'Auge en Normandie. À côté de ces catégories d’édifices, on trouve aussi des sites industriels (l’ancienne usine textile Dumons à Lavelanet, en Occitanie) ou militaires (l’ancienne commanderie de Mormant à Leffonds, dans la région Grand Est).
Mais ce sont aussi également des sites liés à l’eau (5 %) comme le Canal de l'Ajara à Bastelica (Corse), aux parcs et jardins (6 %) tels que les petites Serres du Jardin botanique au parc de la Tête d'Or à Lyon (Auvergne-Rhône Alpes) ou des lieux ruraux et agricoles (7 %) comme l’ancienne léproserie de l’îlot M’Bouzi à Mamoudzou (Mayotte). Presque la moitié d’entre eux ne sont ni inscrits, ni classés au titre des Monuments historiques, ils sont majoritairement publics (53 %) et situés dans des communes de moins de 2 000 habitants (63 %).
En plus de ces 102 sites départementaux, dix-huit emblématiques des régions ont été révélés en mars dernier. Leur dotation sera connue lors des Journées européennes du patrimoine, du 19 au 21 septembre. L’appel à projets pour 2026 est d’ores et déjà ouvert. Propriétaires, associations, communes et passionnés de patrimoine sont invités à signaler les sites en péril. Les dossiers pour les sites emblématiques de la Mission Patrimoine, devront être déposés avant le 16 novembre et ceux pour la sélection des sites départementaux avant le 28 février 2026.
Depuis 2018, le Loto du patrimoine en chiffres clé
- Plus de 7 000 sites en péril signalés sur la plateforme participative depuis le lancement de la mission depuis la première édition, en 2018.
- Plus de 1 000 sites aidés pour leurs travaux de restauration : 140 emblématiques du patrimoine régional et plus de 900 sites départementaux.
- 75 % des projets sélectionnés lors des sept premières éditions d’ores et déjà sauvés : 290 sont en cours et 440 sont terminés.
- Plus de 325 millions d’euros pour aider les travaux de restauration de l’ensemble des sites retenus dont plus de 180 issus du Loto du patrimoine.
La Maison Pierre Loti rouvre ses portes à Rochefort
Elle est inaugurée après treize ans de fermeture et un long chantier de restauration. À Rochefort (Nouvelle-Aquitaine), la Maison de Pierre Loti restitue les ambiances particulières imaginées par l’écrivain-voyageur tout au long de sa vie entre le XIXe et le XXe siècle, avec un certain goût pour les arts orientaux. Conservée avec le plus grand soin par son fils unique Samuel, elle a su préserver une grande partie de ses décors qui font aujourd’hui de ce lieu un ensemble architectural et décoratif unique. Devenue musée, la maison a ouvert ses portes au public en 1973, a été classée au titre des monuments historiques en 1990 et labellisée Musée de France et Maison des Illustres.
Cependant, le site, trop vétuste, avait fermé ses portes en 2012. Des recherches ont été menées sur l’édifice et un vaste programme d’un montant de 13 millions d’euros a été lancé pour restaurer la maison et ses collections. En 2018, la maison a été choisie comme projet emblématique de la Nouvelle-Aquitaine par la Mission Patrimoine. Les travaux ont commencé en 2020 avec la mise en sécurité du plafond de la mosquée, avant la réfection de la salle Renaissance qui accueillait les grandes fêtes de l'écrivain. La maison a rouvert ses portes le 10 juin dernier après près de cinq ans de travaux.
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