Christian BARRÈRE, Walter SANTAGATA
septembre 2005
278 p.
ISBN 978-2-11-005957-5
30 €

En 1946, la mode parisienne comptait encore 106 maisons de Haute Couture, elles ne sont plus que 19 en 1967, et aujourd'hui moins de dis. Combien en restera -t-il en 2010, alors que Pierre Bergé annonçait, il y a vingt déjà, que la Haute Couture ne passerait le xxè siècle.

A ce même tournant du siècle pourtant, les deux grands groupes français du luxe, PPR et LVMH, se sont affrontés rudement pour le contrôle de Gucci, et de leur côté , les modes italiennes et new-yorkaise cherchent à tailler des croupières à la Haute Couture parisienne dont la tradition d'hégémonie est remise en cause.

Pour essayer de mieux comprendre les turbulences de la mode à l'heure du luxe marchand, cet ouvrage s'appuie sur les développements récents de l'économie de la culture et de celles des institutions afin de proposer une clé d'analyse où la mode est conçue comme une économie de la créativité et du patrimoine. La France a inventé un modèle original de développement de la créativité s'appuyant sur un fort patrimoine culturel et institutionnel – le modèle de la mode aristocratique incarné par la Maison de Haute Couture. Mais l'heure est au luxe marchand , mondialisé et de masse. C'est alors la confrontation entre ce modèle et les exigences nouvelles de l'intégration par les groupes financiers des industries du luxe qui est mise au cœur des soubresauts contemporains de la mode.

Christian BARRÈRE, professeur d'économie à l'université de Reims, dirige le centre de recherche OMI (Organisation marchandes et institutions). Il développe une approche institutionnelle de l'économie du goût et du patrimoine qu'il applique aux secteurs culturels de la mode, du luxe, du vin, de la gastronomie et de l'art.

Walter SANTAGATA, professeur d'économie, directeur du Département d'économie de l'université de Turin de 2001 à 2004, dirige Ebla Center (Centre international de recherches en économie de la culture, des institutions et de la créativité) et le programme « Cultural Projects for Development » de l'Organisation internationale du travail – Centre international de formation.