En 2008, un important trésor antique composé de 33 858 monnaies a été mis au jour lors d’un terrassement effectué à Saint-Germain-lès-Arpajon (Essonne). Le dernier volume de la série "Trésors monétaires" présente l’étude archéologique et numismatique de cette découverte hors normes. L’ouvrage Le volume a été dirigé par Vincent Drost, chef de projet Trouvailles monétaires, au département des Monnaies, médailles et antiques. Ce projet est le fruit d’une coopération étroite avec la DRAC Ile de France qui a co-financé l’étude.

 

La Société française de numismatique a décerné le prix "Babut 2020" pour la publication du trésor monétaire de Saint-Germain-lès-Arpajon dans le numéro XXIX de la revue Trésors monétaires.

Ce nouveau volume de la série Trésors monétaires, éditée par la Bibliothèque nationale de France (BnF), est consacré au gigantesque dépôt monétaire romain de Saint-Germain-lès-Arpajon (Essonne). Le trésor a été découvert fortuitement en novembre 2008. Au cours de travaux de terrassement dans un jardin privé, deux ouvriers ont éventré une céramique de laquelle s’est écoulée une grande quantité de monnaies.

Les deux céramiques du trésor de Saint-Germain-lès-Arpajon © Christian Piozzoli, Drac Idf

Conformément à la loi, la découverte a été immédiatement déclarée auprès des services de l’État. A la suite de cette déclaration, le Service régional de l’archéologie d’Île-de-France (Sra) a engagé une opération archéologique sur le site. Cette intervention a permis la découverte d’un seconde vase enfoui à quelques centimètres du premier. La seconde céramique a été prélevée en bloc pour faire l’objet d’une micro-fouille en laboratoire. Les monnaies en ont ainsi été extraites couche après couche, selon une méthode habituellement appliquée aux urnes cinéraires. Les monnaies ont ensuite été restaurées par le département des Monnaies, médailles et antiques de la Bibliothèque nationale de France avant d’être étudiées par un groupe de chercheurs.

La fouille en laboratoire de l’une des céramiques du trésor de Saint-Germain-lès-Arpajon © Bruno Foucray, CNRS – IRAMAT-CEB

Le trésor se compose de 33 858 monnaies romaines

La présente publication est l’aboutissement d’un travail au long cours co-encadré par le département des Monnaies, médailles et antiques de la BnF et le Sra Île-de-France. Jamais un ensemble d’une telle ampleur (plus de 100 kg de métal) n’avait jusqu’alors été intégralement publié en France. Le trésor se compose de 33 858 monnaies romaines, essentiellement des petites pièces en alliage cuivreux contenant une faible proportion d’argent appelées "antoniniens".

La fouille en laboratoire de l’une des céramiques du trésor de Saint-Germain-lès-Arpajon © Bruno Foucray, CNRS – IRAMAT-CEB

Pour la plupart, ces monnaies ont été frappées au cours de la période dite de l’"Empire gaulois" (260-274), qui a vu des usurpateurs prendre le pouvoir en Gaule aux dépens des empereurs de Rome. Les monnaies les plus récentes sont à l’effigie de l’empereur Probus et datent de l’année 281. C’est donc peu après cette date que le trésor a été enfoui, dans un contexte d’instabilité politique (usurpations, invasions barbares et autres révoltes populaires) et économique (inflation, réformes monétaires). Cette époque troublée en Gaule est particulièrement prolifique en matière de trésors monétaires.

Antoninien de Gallien frappé à Rome en 265-266 © Vincent Drost, BnF

Antoninien de Tétricus Ier frappé en Gaule en 273-274 © Vincent Drost, BnF

Imitation copiant un antoninien de Tétricus Ier  © Vincent Drost, BnF

L’ouvrage insiste sur le traitement archéologique de la trouvaille, car un trésor monétaire est d’abord un objet archéologique. La fouille, combinée à l’étude numismatique, a d’ailleurs permis de mettre en avant les spécificités de ce dépôt qui est en réalité constitué d’au moins deux ensembles distincts réunis au moment de l’enfouissement. La comparaison du trésor de Saint-Germain-lès-Arpajon avec d’autres dépôts occidentaux du même type montre que cet ensemble résulte de deux thésaurisations légèrement décalées dans le temps. Reste à comprendre pourquoi ce trésor, au même titre que tant d’autres accumulations massives de métal, a été confié au sol et, surtout, pourquoi il n’a jamais été récupéré.

 

Vincent Drost (direction)

Ouvrage réalisé avec le soutien de la Drac Île-de-France ISBN : 978-2-7177-2842-2 21 x 29,7 cm, broché, 230 pages, 50 planches, 99€

© Bibliothèque nationale de France.

 

 

 

 

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