Les vitraux du déambulatoire de la basilique cathédrale Saint-Denis, datant de la moitié du XIIe siècle, constituent un véritable jalon de l’histoire du vitrail et leur valeur est, à ce titre, exceptionnelle. Très fragiles, les plus anciens vitraux de la basilique (au nombre de 31) ont été déposés en 1997, mis en conservation au laboratoire de recherche des monuments historiques (LRMH), à Champs-sur-Marne, et remplacés par des fac-similés en polycarbonate.
Depuis mars 2022, le ministère de la Culture-DRAC Île-de-France a entrepris une première opération de restauration de ces vitraux d'un peu plus d'un an accompagnée d’une remise en état du déambulatoire et des chapelles. Cette opération de 2,2 millions d'euros est financée dans le cadre du plan France relance - plan cathédrale.

 

Une basilique devenue cathédrale

La basilique Saint-Denis est une église de style gothique, fondée à l'origine en tant qu'abbatiale. À ses origines, l'ancienne abbaye royale de Saint-Denis est associée à l'histoire des Francs. L'église abbatiale a été dénommée « basilique » dès l'époque mérovingienne (629-639). Reconstruite par l'abbé Suger, conseiller des rois, de 1135 à 1144, achevée au XIIIe siècle sous le règne de Saint Louis, œuvre majeur de l’art gothique, l’église inaugure la place centrale de la lumière, symbole du divin, dans l'architecture religieuse. Elle obtient le statut de cathédrale du diocèse de Saint-Denis en 1966.

Elle fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1862. Le jardin qui l'entoure fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le 19 août 1926.

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Saint-Denis, la dernière demeure des rois et reines de France

La basilique cathédrale Saint-Denis s'élève sur l'emplacement d'un cimetière gallo-romain. lieu de sépulture de saint Denis, évêque missionnaire, martyrisé vers 250.

Cette église est devenue une nécropole royale dès les origines de la royauté française puisque la reine Arégonde, bru de Clovis Ier, y repose. Dagobert Ier fut le premier roi à se faire inhumer en ce lieu ; son gisant est placé dans le chœur central et c'est le seul à être positionné sur le côté et regardant en direction des reliques de saint Denis.

La nécropole royale de la basilique Saint-Denis abrite les tombes de nombreux souverains francs et français, depuis Dagobert Ier jusqu'à Louis XVIII. Mais si quelques rois Mérovingiens puis Carolingiens y établirent leur dernier séjour, c'est avec les Robertiens et les Capétiens que la nécropole royale installée dans l'église de Saint-Denis  qu'elle acquiert son statut définitif de lieu de rassemblement des sépultures royales. Ainsi les rois Capétiens y reposèrent tous, à l'exception de Philippe Ier, Louis VII et Louis XI.

 

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Gisants et nécropole royale de la crypte - ©DRAC Île-de-France/CAILLOUX-et-Cie

 

Progressivement, la nécropole reçut les sépultures non seulement des rois et reines, mais aussi des membres de la famille royale, ainsi que de grands serviteurs du royaume que les rois voulaient honorer en les autorisant à reposer auprès d'eux.

Cette dernière demeure des rois et reines de France accueille les sépultures de 43 rois, 32 reines et 10 serviteurs de la monarchie. Avec plus de 70 gisants médiévaux et tombeaux monumentaux de la Renaissance, la basilique recèle en son sein, le plus important ensemble de sculpture funéraire du XIIe au XVIe siècle.

 

 

Des vitraux exceptionnels : histoire et conservation

L’abbé Suger entre 1140 et 1144 modifie le chevet et crée un déambulatoire à chapelles rayonnantes où resplendissent les vitraux. Dans chaque chapelle, il dispose deux grandes verrières en contrepoint. Ces vitraux sont prêts pour les cérémonies de la célébration du chœur en 1144. Pour ce projet, l’abbé Suger a eu recours aux meilleurs artistes et maîtres-verriers de la région. Le verre coloré était très rare au Moyen-Age. Les vitraux auraient alors coûté plus chers que la construction en pierre de l’édifice.

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Vue du déambulatoire et des chapelles - ©DRAC Île-de-France/CAILLOUX-et-Cie

Ils n’ont pas été vandalisés lors de la Révolution. C’est Alexandre LENOIR qui en dépose certains en 1799 pour les installer dans le musée des monuments français. Il démonte ainsi la fameuse verrière de l’arbre de Jessé. Par la suite l’architecte François DEBRET (1832-1836), puis Alfred GÉRENTE et Eugène VIOLLET-LE-DUC les rétablissent dans le déambulatoire et sont à l’origine du dernier état connu. Lors de ces diverses manipulations au cours de l’histoire, des panneaux ont été perdus, d’autres cassés et certains même vendus.

Très fragiles, les plus anciens vitraux de la basilique (au nombre de 31) ont été déposés en 1997, mis en conservation au laboratoire de recherche des monuments historiques (LRMH), à Champs-sur-Marne, puis restaurés à partir de 2014. Une étude conduite de 2008 à 2012 par Benjamin MOUTON, ACMH, a conclu à l’impossibilité de leur remise en place. Depuis 1997 ils ont été remplacés à la basilique par des fac-similés en polycarbonate. C’est une décision tout à fait exceptionnelle qui se justifie par la fragilité et la préciosité de ces vitraux.

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 Baie 7, Massacre des innocents et Baie 2, Arbre de Jessé avec fac-similé en bleu - ©DRAC Île-de-France/Nicolas THOUVENIN

 

L’opération de restauration des vitraux du déambulatoire

Afin de remplacer les fac-similés, de redonner une harmonie à l’ensemble du déambulatoire et de consolider le reste des verrières, une première phase de restauration des verrières portant sur les cinq chapelles centrales (verrières 1 à 10) a donc été décidée par la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) d’Île-de-France, sous la maîtrise d’œuvre de Jacques MOULIN, architecte en chef des monuments historiques (ACMH).

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Dépose des vitraux de la baie 10 - verrière combinée - ©DRAC Île-de-France/Nicolas THOUVENIN

2,2 millions d'euros du plan France relance - plan cathédrale

Des vitraux restaurés, copiés et créés :
  • les panneaux anciens déposés en 1997 au LRMH sont copiés strictement à l’identique. Cette décision a été motivée par la constatation de l’évolution permanente des connaissances et la temporalité des recherches sur les vitraux ;
  • les panneaux encore en place, essentiellement du XIXe siècle, seront restaurés sans être modifiés et sans recomposition ;
  • des vitraux sont créés pour les baies 8 et 10 dans un esprit de reconstitution archéologique et sur la base de la documentation rassemblée.

Dans le cadre du contrôle scientifique et technique il a été mis en place un comité de suivi formé de personnalités spécialisées en histoire des vitraux, en histoire de l’art médiéval, de l’architecte en chef, d’un représentant de l’inspection des patrimoines et des personnes chargées du dossier à la DRAC Île-de-France.

Le comité scientifique a été institué pour éclairer le contrôle scientifique et technique de la DRAC, dans le cadre du chantier de restauration des vitraux du déambulatoire de la basilique Saint-Denis et du périmètre et du parti d’intervention précisés par la Commission nationale du patrimoine et de l’architecture.

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Copie, restauration et création des vitraux à Vitrail France - ©DRAC Île-de-France/Nicolas THOUVENIN

Vitrail France, localisés dans la Sarthe et dirigés par Monsieur Emmanuel PUTANIER, ont gagné l’appel d’offre et ont démontré leur savoir-faire lors de l’appel à candidature en réalisant une copie d’essai d’un panneau médiéval conservé au LRMH.

Ces travaux de vitraux seront accompagnés d’une remise en état de l’ensemble des parements intérieurs du déambulatoire et des chapelles, d’un nettoyage des tabernacles des chapelles centrales et de la repose des grilles conçues par Eugène VIOLLET-LE-DUC pour la chapelle axiale.

Cette opération doit durer un peu plus d'un an et prendre fin au printemps 2023, son budget total s'élève à 2,2 millions d'euros financée par l'État dans le cadre du plan France relance - plan cathédrale.

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Remise en état des parements intérieurs du déambulatoire et des chapelles - ©DRAC Île-de-France

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Restauration des tabernacles et des grilles des chapelles - ©DRAC Île-de-France - ©DRAC Île-de-France/Nicolas THOUVENIN

 

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