1.Peille - Chapelle Saint-Martin
références documentaires : Pré-inventaire des Trente Glorieuses - Alpes-Maritimes, 2005-2008
dénomination : Architecture religieuse
rédacteurs : Jean-Lucien Bonillo - Laboratoire INAMA / ENSA Marseille
auteur, dates : Georges Buzzi, architecte. Entreprise de B.A. - Calori à Monaco, 1950-1952
protection, label : édifice non protégé, label Patrimoine du XXe siècle (CRPS du 15 mars 2007)
Historique :
En 1950, Georges Buzzi est contacté par un artisan maçon envoyé par le chanoine Fabron, curé de Peille, pour concevoir et réaliser une chapelle. Les plans établis sont acceptés, sans modifications. Les calculs béton sont établis par l'ingénieur niçois Laborde et les travaux assurés par l'entreprise de béton armé Calori à Monaco.
L'architecte dirige les travaux de 1951 à 1952.
En 1956 le père Jacques Riousse s'installe à la chapelle Saint-Martin où il restera jusqu'en 2004. Il met en pratique au quotidien les cours qu'il a suivi dans sa jeunesse aux Beaux-Arts de la ville d'Amiens. Ses interventions sur la chapelle sont nombreuses : ajout de vitraux dans le clocher, sculptures et tableaux nombreux (pour le dire vite l'esprit de ces oeuvres est proche de l'art Brut), cloison dans la partie en mezzanine, construction d'un atelier d'artiste en contrebas de la chapelle au sud, etc... Ses interventions lui vaudront quelques démêlées avec sa hiérarchie, mais son oeuvre, d'un réel intérêt, fait corps nous semble-t-il avec l'histoire de cet édifice.
Description :
Située dans un hameau à l'écart du village de Peille la chapelle est visible depuis la route de montagne comme un signal fort dans le paysage. Elle-même s'ouvre de chaque côté de l'autel par deux larges baies sur ce paysage typique de Provence ponctué d'oliviers.
Le volume d'ensemble est la combinaison de deux formes dynamiques (on pourrait évoquer à ce sujet l'influence du deuxième Futurisme italien) : d'une part la nef coiffée par une vaste toiture terrasse en pente qui du côté de l'entrée forme un très vaste auvent en porte à faux de forme semi-circulaire en béton brut de décoffrage ; d'autre part dans l'axe du volume et à l'endroit du choeur un clocher en pierre du pays, dominé par une flèche évidée en béton, dont chaque face est en forme de croix. L'architecte explique son oeuvre en disant que le parti architectural a voulu "matérialiser un élan, un accueil bienveillant, une invitation au recueillement,... en focalisant toutes les lignes du bâtiment vers l'autel et la croix". Cette dernière est en fer plat, incrusté dans le béton brut.
Le mobilier et le programme décoratif ont été conçus spécifiquement pour la chapelle.
Le décorateur P.J. Thebault a dessiné les meubles en bois, dans l'esprit du mobilier puriste des années 1950. L'autel a été conçu par l'architecte lui-même à partir d'une énorme souche d'arbre en bois flotté récupérée sur la plage de Nice.
Deux superbes vitraux ornent les murs latéraux : au nord il est de couleurs vives et contrastées, au sud dans les tons plus neutres de gris. C'est Maurice Chausse, professeur à l'école Don Bosco de Nice qui a réalisé ces vitraux avec une intéressante matière plastique translucide (TOLPLEX).
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