1.Beuil-les-Launes - Chalet Capron
références documentaires : Pré-inventaire des Trente Glorieuses - Alpes-Maritimes, 2005-2008
dénomination : Architecture domestique, villas
rédacteurs : Jean-Lucien Bonillo, Raffaella Telese / Laboratoire INAMA / ENSA Marseille
auteur, date : Georges Buzzi, architecte, 1960
protection, label : édifice non protégé, label Patrimoine du XXe siècle (CRPS du 16 novembre 2006)
Historique :
Après leur collaboration à l'occasion de la réalisation de la gare maritime de Cannes, le céramiste Roger Capron et l'architecte Georges Buzzi se lient d'une profonde amitié et d'une admiration réciproque.
La commande de cette petite maison à la montagne voulue par Roger Capron est une preuve de confiance et de respect professionnel mais aussi l'occasion de renouveler une expérience commune très enrichissante. La demande du couple Capron se rapproche d'un travail de conception global qui part de l'architecture pour couvrir également tous les détails de la vie quotidienne.
Description :
Le chalet est situé en bordure de la route de montagne qui relie Beuil-les-Launes à Valberg.
Il se présente comme un volume simple et radical qui dérive de la figure du triangle équilatéral. Pour établir un rapport moderne de tension avec le site, le volume n'est pas simplement posé au sol mais joue sur le couple d'opposition ancrage/suspension. Du côté de l'arrivée et de l'accueil, l'escalier en ciment et l'angle ouest de la maison (la façade ouest est pleine et enduite) semblent ancrés dans le sol par des murs traditionnels en moellons de pierre du pays. Toute la partie médiane et à l'est, qui inclut le volume du séjour, est traitée en suspension avec un léger, mais marqué, décollement du sol naturel. Ce jeu de nette opposition se retrouve dans le traitement des façades nord et sud : lourde (pierre) et légère (bois), fermée et ouverte (creusée d'un balcon et d'une terrasse, et largement percée d'ouvertures).
La distribution intérieure obéit à une stricte et équilibrée partition en deux qui est lisible dans le traitement de la façade sud. La partie la plus haute sous plafond est scindée en deux plans qui accueillent les espaces techniques et de service (au rez-de-chaussée), les chambres (à l'étage) et les circulations. Le volume restant est consacré au séjour, traité avec un souci de préservation de ses qualités spécifiques : celle d'un polyèdre à la fois ample et ajusté à la série des activités simples de la sociabilité. Trois éléments structurent de manière déterminante cet espace et lui donnent son unité :
- le plafond rampant traité comme un trapèze fuyant, sans solution de continuité,
- la cheminée dessinée à l'instar d'un meuble sculpture minimaliste : transparence d'un ingénieux foyer de fer forgé posé sur le sol et coiffé d'un manteau sobre et élégant, simple parallélépipède revêtu de céramiques Capron,
- la fenêtre en longueur qui capte véritablement, et fait entrer dans la maison, le paysage alentour.
Paradoxe, la diversité voulue des matériaux et des textures ne nuit pas à la cohérence d'ensemble car elle s'ordonne selon une logique claire de plans nets et articulés.
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