Préalablement à la réalisation d’un projet immobilier initié par Les Nouveaux constructeurs à Arpajon, l’État (Drac Île-de-France) a prescrit une fouille logements et d’un parking destiné à remplacer celui de la place du Marché. Il s’agit de la première fouille d’ampleur dans la ville d’Arpajon. Les recherches, commencées en novembre 2017, vont se poursuivre jusqu’au mois de mars 2018, avec une équipe d’une dizaine d’archéologues, sur une surface de 1 100 m2.
AttentionVisite du chantier de fouilles archéologiques annuléeLa visite du chantier de fouilles archéologiques Cœur de ville, avec les archéologues de l’Inrap, prévue le samedi 10 février est annulée. La porte ouverte prévue à Arpajon le vendredi (pour les scolaires) est également annulée. Malgré la mise en sécurité prévue (cheminement en pierre, etc), les conditions météorologiques ne permettront en effet pas de recevoir le public en toute sécurité. |
© Laurent Petit, Inrap (dr) |
© Laurent Petit, Inrap (dr) |
Le vicus d’Arpajon
En -52, César conquiert la Gaule, territoire qui, en dépit d’une réelle structure politico-administrative, n’est pas unifiée. Il est composé d’une soixantaine de cités organisées autour d’un réseau de villes (les oppida) et de voies de communication.
Dans les campagnes, un réseau secondaire de petites agglomérations se développe, le plus souvent sur les grands axes de communication. Ces bourgades, relais, centres civiques, religieux et économiques, sont occupées par des communautés d’artisans et de commerçants. Placées sous l’autorité du chef-lieu de la cité, elles jouent un rôle administratif. Arpajon se développe à partir des années 30 ou 50 de notre ère et prospère jusqu’au
IIIe siècle voire jusqu’à la fin de l’Antiquité. Rattachée au territoire des Parisii, Arpajon est une ville frontière aux confins de plusieurs territoires de cités. Elle marquait l’entrée dans les territoires des cités Carnute au sud-ouest et Sénone au sud.
La ville est typique de certains vicus, relais routiers où se regroupent de part et d’autre d’une voie, quelques maisons, granges et auberges, au service des voyageurs. Point de passage voire de redistribution des marchandises dans les flux commerciaux, la situation topographique de la ville est stratégique car elle est située à la rencontre de plusieurs voies provinciales qui convergent vers l’un des rares ponts sur l’Orge. Sa position centrale joue un rôle non négligeable dans son essor à la période gallo-romaine.
© Laurent Petit, Inrap (dr) |
© Laurent Petit, Inrap (dr) |
Une rue antique
Les premiers vestiges mis au jour concernent une rue et un îlot urbain, en cours d’exploration sur une vingtaine de mètres de profondeur. En Gaule romaine, la plupart des rues sont faites de terre battue et de gravier. Leur largeur varie suivant leur importance dans le réseau viaire. Elles sont dallées ou empierrées, leur profil légèrement bombé permet l’évacuation des eaux de ruissellement dans des caniveaux à ciel ouvert, en pierre ou en bois, parfois dans de véritables égouts. Des trottoirs ou des portiques protégeant les boutiques peuvent les border. À Arpajon, une rue de 6 mètres de large, empierrée, a été mise au jour. Elle a connu quatre réfections principales depuis sa création au Ier siècle de notre ère jusqu’à son abandon dans le courant du IVe siècle. Son niveau s’est ainsi élevé de près d’un mètre durant sa période d’utilisation. Il se pourrait qu’il s’agisse de la voie qui se dirigeait vers Chartre (Autricum) par la vallée de l’Orge.
© Laurent Petit, Inrap (dr) |
© Laurent Petit, Inrap (dr) |
Un bâtiment énigmatique
La rue longe un grand bâtiment de 8,50 m de large sur plus de 17 m de longueur ainsi que la grande cour desservant cette construction. La fonction de ce bâtiment n’est pas encore déterminée. Une seule chose est sûre pour l’instant, il ne s’agit pas d’un habitat urbain. Son plan ne correspond en rien à celui d’une maison, tel qu’on le connait par les fouilles sur les villes et agglomérations secondaires de la région. On peut évoquer plusieurs hypothèses: un bâtiment public, cultuel, voué à l’artisanat, ou un entrepôt en lien avec le transport routier de marchandises.
Vers le milieu du IVe siècle, l’ensemble est abandonné et recouvert par un niveau de terre végétale. Ce n’est que vers les XIIIe-XIVe siècles que réapparaissent des indices d’occupation du terrain. Il s’agit de fosses – ou de fossés – caractéristiques de structures de fond de parcelles, liées au développement des maisons ouvrant sur la Grande Rue.
L’InrapAvec plus de 2 000 collaborateurs et chercheurs, l’Inrap, établissement public de l’État, placé sous la tutelle du ministère de la Culture et du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, est la plus importante structure de recherche archéologique française et l’une des toutes premières en Europe. Il réalise la majorité des diagnostics archéologiques et une part essentielle des fouilles en partenariat avec les aménageurs, soit près de 2 000 chantiers par an, en métropole et outremer. Ses missions s’étendent à l’exploitation scientifique des résultats et à la diffusion de la connaissance archéologique au public. |
La Drac Île-de-FranceDans le domaine de l’archéologie préventive, la Direction régionale des affaires culturelles d’Île-de- France, étudie, protège, conserve et assure la promotion du patrimoine archéologique dans la région. Elle prescrit les diagnostics et les fouilles préventives, instruit les demandes d’autorisation de fouilles, surveille et contrôle leur exécution. |
Aménagement Les Nouveaux constructeurs |
Contacts
Solène Bonleu, Chargée du développement culturel et de la communication - Inrap, direction interrégionale Centre-Île-de-France, 01 41 83 75 51 – solene.bonleu@inrap.fr
Olivier Bouton, Directeur de la communication et de la culture d’Arpajon, 01 64 90 46 46 - dircom.culture@arpajon91.fr
Sophie Delvainquière, Cheffe du service de la communication - Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) d’Ile-de-France, 06 40 33 11 87 - sophie.delvainquiere@culture.gouv.fr
Partager la page