Depuis le mois de juin, l’intervention archéologique révèle des vestiges datant des périodes contemporaine, moderne et médiévale. La parcelle, a priori occupée depuis l’Antiquité, a connu de nombreuses transformations au cours du temps.
Vue du chantier. Au premier plan : les vestiges des fondations du perron de la maison du XXe siècle © Solène Bonleu, Inrap
Vue d'ensemble du chantier le 11 aout 2022 © Georges El Haibe, Inrap
un atelier de production de céramique domestique au XIXe siècle
Lors des dernières Journées européennes de l’archéologie (JEA), les visiteurs ont pu découvrir le chantier à ses débuts et la mise au jour d'un atelier de production de céramique domestique de la fin du XIXe siècle. Cette infrastructure, artisanale ou préindustrielle, se caractérise par un four, des pièces techniques liées à l’enfournement des poteries et des rebuts de productions. Elle comprend également une grande fosse de stockage pour l’argile nécessaire à la fabrication de la céramique.
morceaux de pipes, très répandues avant la cigarette © Georges El Haibe, Inrap
L’analyse des formes et des pâtes des déchets de cet atelier montre des imitations de céramiques produites dans le sud-est de la France, à Vallauris. Ces imitations répondraient à la forte concurrence de ces ateliers dont les céramiques importées en Île-de-France tendent alors à supplanter les productions franciliennes.
petit cheval en…? © Georges El Haibe, Inrap
A la suite de l’abandon de cet atelier (fin du XIXe – début du XXe siècles), la fosse de stockage a servi comme dépotoir provenant probablement de la ville de Paris. Les archéologues ont en effet prélevé des centaines d’artefacts tels que des céramiques, du verre et du fer.
morceau de tête de poupée retrouvée parmi les vestiges de cuisson du four © Solène Bonleu, Inrap
à la fin de la Renaissance, une demeure puis un parc d’agrément
À la période moderne, un parc d’agrément est créé à partir des années 1640. Les archéologues en retrouvent la couche de terres à jardin, et le creusement de fosses de plantations ou des chablis. Sous un remblaiement de plâtre, ils étudient plusieurs structures datées de la Renaissance (XVIe - XVIIe siècles) : un bâtiment, des fondations et des sols d’occupation, ainsi qu’une cave et d’un puits associée à deux escaliers. Il s’agissait probablement d’habitations puisque le mobilier céramique découvert est d’usage domestique.
Vue zénitale de l'escalier et du puits datés du XVIe siècle, cliché photogramétrique © Georges El Haibe, Inrapet
Puits du XVIe siècle © Georges El Haibe, Inrap
un site déjà occupé au Moyen Âge
Enfin, les archéologues mettent au jour des structures médiévales : une fosse silo, une dizaine de trous de poteau appartenant probablement à un bâtiment, un chemin caillouteux et une fosse circulaire contenant d’agglomérats de torchis et de charbon sont datés de la période carolingienne (VIIIe - IXe siècles).
Le four du XIXe siècle. À gauche on peut voir la probable dernière cuisson du four : des briques © Georges El Haibe, Inrap
décapage à la pelle mécanique sous l'œil de l'archéologue casqué © Georges El Haibe, Inrap
L’équipe de l’Inrap sera sur le terrain jusqu’à la fin du mois août et espère également découvrir des vestiges antiques.
- Contrôle scientifique - Service régional de l’archéologie (Drac Île-de-France)
- Recherche archéologique Inrap
- Responsable scientifique Georges El Haibe, Inrap
- Aménagement Cogédim
Image d’en-tête : vue du chantier. Au premier plan : les vestiges des fondations du perron de la maison du XXe siècle © Solène Bonleu, Inrap
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