En raison de son intérêt historique et artistique, la Caserne Desvallières, à Metz, est, par arrêté de la Préfète de région, daté du 18 août 2021, et sur proposition de la Commission régionale du patrimoine et de l'architecture du Grand Est, inscrite au titre des monuments historiques.
METZ (Moselle)
CASERNE DESVALLIERES
Architecte : sur les plans ou sous la direction de Heinrich Rettig (1846–1900), architecte-inspecteur de la garnison de Metz
Dates de construction : 1876–1878
Propriétaire : EPFL, qui à terme rétrocèdera la propriété des terres à la Ville de Metz
Inscription au titre des monuments historiques le 18 août 2021 : les façades et toitures du bâtiment de casernement, ainsi que le passage traversant au rez-de-chaussée du corps central.
L’édification du quartier de cavalerie s’inscrit dans le contexte de l’Annexion et de la stratégie de défense déployée par les autorités allemandes à cette époque. Erigé sous la direction de Heinrich Rettig (1846–1900), architecte-inspecteur de la garnison de Metz, l’ensemble compte parmi les premières casernes construites en Moselle durant l’Annexion.
Toutefois, l’histoire du site remonte à un passé plus lointain, avec la construction vers 1600 du château La Ronde, détruit en 1876 en vue de la construction de la caserne.
Depuis le rachat du terrain en 2016 par l’EPFL pour le compte de la Ville de Metz, c’est un nouveau chapitre qui s’ouvre pour le site, en voie d’être reconverti en logements et en commerces.
Historique
L’ancienne caserne Desvallières, située à Metz dans le quartier de Devant-lès-Ponts, est construite pendant l’Annexion entre 1876 et 1878.
Le quartier de cavalerie est bâti sur les vestiges du château La Ronde, érigé vers 1600 et détruit par les autorités allemandes en 1876 en vue de l’édification de la caserne. Cette dernière est achevée en 1878, date à laquelle le 9e régiment de dragons prend possession de son nouveau quartier, nommé Ronde Kaserne, en référence à l’ancien château.
Erigé sous la direction de Heinrich Rettig (1846–1900), architecte-inspecteur de la garnison de Metz, l’ensemble compte parmi les premières casernes construites en Moselle durant l’Annexion.
En 1918, le quartier de cavalerie prend le nom de caserne Desvallières, en souvenir du général Pierre-Emile des Vallières mort en 1918. Durant la seconde Annexion, la caserne est de nouveau occupée par l’armée allemande.
Le site conserve ensuite son affectation militaire jusqu’en 2009. Racheté par l’Etablissement public foncier de Lorraine (EPFL) en 2016 qui rétrocèdera prochainement la propriété des terres à la Ville de Metz, le site fait depuis l’objet d’un important projet de reconversion.
Description architecturale
Le quartier de cavalerie s’organisait à l’origine autour de deux cours, l’une quadrangulaire servant de place d’armes, et l’autre triangulaire utilisée comme terrain d’exercice. Le projet de reconversion en cours a engendré en 2017 la destruction de certains édifices d’origine.
Aujourd’hui, l’ensemble est constitué des corps de bâtiments suivants : le bâtiment de troupe, qui s’impose par ses dimensions et le développement de son corps d’entrée, ainsi que trois écuries, dont l’une d’elles a perdu son corps central d’origine et se trouve désormais scindée en deux parties. Ces écuries se distinguent par le couvrement de leur rez-de-chaussée en voûte d’arêtes en brique reposant sur des colonnes en fonte. Un bâtiment, construit dans le premier quart du XXe siècle, complète l’ensemble.
Le style architectural du bâtiment de troupe - composé d’un corps principal flanqué de deux ailes en retour d’équerre et doté d’un un avant-corps médian en saillie magnifié par la présence de deux tour - s’inspire de la Renaissance italienne avec une connotation militaire affirmée par la sobriété monumentale et la répétition des ouvertures. On retrouve notamment cet aspect à la fois classique, rigoureux et monumental, à l’instar par exemple de la cour du Belvédère au Vatican dessinée par Bramante.
Les façades du bâtiment conservent des témoignages de la seconde Annexion, notamment la présence d’un cercle blanc autour d’une plaque métallique de bouche d’incendie indiquant aux pompiers la localisation des prises d’eau en cas de bombardement de nuit, constituant un unique exemplaire connu à Metz.
A noter également une série de quatre « N » peints en blanc au-dessus de fenêtres de caves qui signalent une sortie de secours (en allemand « Notausgang ») des abris antiaériens mis en place par la défense allemande, constituant également d’uniques exemplaires connus à Metz.
La façade côté cour conserve également une peinture représentant l’ombre d’un homme coiffé d’un chapeau se détachant sur un fond clair.
Cette silhouette est un témoignage de la propagande nazie connue sous le slogan « Pst ! Feind hört mit » (en français, « Chut, l’ennemi écoute »), l’ombre représentant un espion ennemi à l’affût d’information. Cette campagne de propagande, initiée par le Ministère de la Propagande nazi et diffusée à travers des affiches et des peintures, souhaitait alerter la population allemande sur la présence possible d’espions.
Il s’agit de l’unique exemplaire connu à Metz et dans la région.
Liste des monuments protégés au titre des monuments historiques dans le Grand Est
Partager la page