1.Péone - Valberg - Notre-Dame-des-Neiges
références documentaires : Pré-inventaire des Trente Glorieuses - Alpes-Maritimes, 2005-2008
dénomination : Architecture religieuse
rédacteurs : Jean-Lucien Bonillo, Eve Roy - Laboratoire INAMA / ENSA Marseille
auteurs, dates : Paul Labbé, architecte, Jean Cassarini, peintre, 1939-1948, 1963
protection, label : édifice non protégé
Historique :
En 1937, alors que la station de Valberg est en plein développement, l'abbé Maurice Dulieux souhaite voir édifier une église qui viendrait remplacer la petite chapelle Saint-Bernard, construite en 1935 à flanc de colline, au dessus du Col du Quartier. Les plans sont confiés à Paul Labbé, architecte, 1er Second Grand Prix de Rome, et les travaux débutent rapidement, sur un nouveau terrain plus proche du centre de la station, grâce aux dons et à la souscription qui avait été lancée.
Interrompue par la guerre, la construction reprendra en 1945 et la nouvelle église sera bénie solennellement le 22 février 1948.
Description :
Construite sur un terrain triangulaire, l'église se présente comme une succession de trois corps de construction, alignés mais distingués par leur largeur et leur toiture : le corps central se caractérise ainsi par sa toiture plus haute et sa plus grande largeur, permettant de deviner le transept depuis l'extérieur. Les toitures asymétriques à double pente en mélèze, soutenues par d'épaisses poutres en bois, rappellent les constructions rustiques de montagne.
De même, à l'entrée, le toit forme un auvent laissant apparaître tout le système de charpente, rendant la structure lisible par tous. La simplicité de ce porche ne l'empêche cependant pas d'être orné : une lance et une flèche métalliques viennent compléter une croix de bois monumentale. Dans un souci d'intégration à la structure porteuse, la croix est adossée au poinçon de la charpente, et se confond avec lui. Derrière cette croix, et toujours sous l'auvent, une fresque peinte par le peintre Jean Cassarini représente, autour d'un grand oculus au décor de boiseries, les offrandes des bergers et des paysans de montagne à la Vierge Marie, dans un éloge à la simplicité, à la paix et à la justice.
La même recherche de simplicité et d'intégration des techniques de construction locales a guidé le choix des matériaux de construction : l'église est ainsi réalisée en murs porteurs qui associent moellons de pierre du pays et agglomérés de ciment. Les degrés conduisant au porche d'entrée, ainsi que les soubassements des façades sont parés de pierre de taille. Les faces sont traitées de manière irrégulière pour souligner la rusticité recherchée de l'ensemble. Le reste des façades est enduit. Un clocher, initialement placé au sommet du mur de séparation entre les deux premiers corps de bâtiment, a été détruit lors d'une campagne de travaux d'agrandissement menée par Jean Cassarini entre 1963 et 1967. Il a été remplacé par un "signal-clocher" de 13 mètres de hauteur désolidarisé de l'église, situé à gauche de celle-ci et simplement orné d'une grande croix en bois sans la moindre ostentation.
A l'intérieur, l'église se compose d'une nef unique à six travées séparées par des arcs diaphragme en béton et couvertes en caissons.
Le décor peint du plafond représente les Litanies de la Vierge, il est l'oeuvre de l'atelier d'art sacré de Notre-Dame des Neiges, réuni autour de la peintre Geneviève Mangin. Les ouvertures se composent de fenêtres latérales en longueur pour le premier corps de bâtiment, de fines fenêtres hautes pour le second, et de carreaux de verre dans le choeur pour le dernier. Dans les bras du transept, réalisés lors de l'agrandissement, se trouvent, à gauche, une allée bordée de voûtes abritant l'harmonium et l'accès à la sacristie, et, à droite, une chapelle latérale conservant l'ancien autel, le tabernacle, et la tombe de l'abbé Dulieux.
Derrière le choeur se trouvait originellement une peinture sur bois de Geneviève Mangin représentant les Valbergans, précurseurs de la station, cette fresque, très abîmée, fut détruite durant la campagne d'agrandissement. Des boiseries recouvrant le mur et supportant des céramiques évoquent aujourd'hui l'ancien décor. La chapelle appartient depuis 1988 à la commune de Péone.
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