Cette commande publique de la Communauté de Communes du Haut-Béarn, soutenue par le ministère de la Culture et ses partenaires, s’inscrit dans le cadre des actions intercommunales visant à valoriser le patrimoine culturel du Haut-Béarn, sous l’angle à la fois contemporain : quel regard portons-nous sur notre histoire, notre identité territoriale, les valeurs de citoyenneté ?, et de la création artistique : comment restituer notre vision actuelle de ce passé ? comment la partager ?
Œuvre collective entre habitants et artistes
Mémoire en Aspe, une œuvre pour la Paix est un parcours artistique initié par un groupe d'habitants de la vallée d'Aspe et l’association Mémoire d’Aspe. Porté par les artistes Anne-Laure Boyer, Emmanuel Espinasse et Marc Vernier, il a reçu le soutien de la Région Nouvelle-Aquitaine, la Fondation SNCF et la Cité internationale de la Bande dessinée et de l’Image.
Le travail mené pendant plusieurs années rend hommage aux 370 jeunes aspois disparus ou exécutés au front, aux ouvriers aragonais venus travailler pour l’industrie de guerre dans une vallée vidée de ses hommes, aux familles de réfugiés fuyant leurs Vosges natales dévastées et à celles et ceux qui les ont accueillis ici, et enfin aux innombrables évadés, résistants et passeurs qui ont bravé Vichy et le régime nazi, souvent au prix de leur vie, en traversant les Pyrénées par un Chemin de la Liberté qui mène en Espagne et au-delà.
Cette œuvre mémorielle, dont la portée historique reste universelle, propose de redonner vie à ces figures locales. En croisant leurs regards et leurs pratiques, les artistes ont joué la carte du dessin collectif, selon un mode participatif ouvert aux collégiens et habitants de la Vallée d’Aspe. En donnant aux créations une dimension vivante et ludique qui convoque arts plastiques, bande dessinée et design, la volonté est d’offrir à ces objets mémoriels un visage nouveau, capable d’interpeller et de transmettre.
Une invitation à se souvenir et transmettre
Mémoire en Aspe, une œuvre pour la Paix offre à la fois des espaces de mémoire vive à ses habitants, toutes générations confondues, mais aussi des espaces publics de rencontre et de sensibilisation, ouverts à toutes celles et ceux qui parcourent la vallée. Installée en plein air, l'œuvre est accessible toute l'année, via un itinéraire reliant les cinq lieux où ont vécu les protagonistes auxquels l’hommage est rendu. Découvrez un aperçu de l’œuvre et de l’histoire des lieux en cliquant ci-dessous:
- Sarrance, bienvenue aux réfugiés
- Bedous, les disparus et les retrouvailles
- Aydius, la révolte contre l’absurdité de la guerre
- Lhers, les passeurs, les évadés et les résistants
- Eygun, les travailleurs immigrés
Anne-Laure Boyer travaille sur le croisement entre récit de vie, imaginaire collectif et mémoire des lieux. Sensible à la question du déplacement forcé et à la place des habitants, elle déploie ses projets sur du temps long, en résidence dans des territoires où elle propose des processus de création ouverts et partagés qui invitent les participants à échanger autour de leurs mémoires individuelles et collectives pour en dresser de nouvelles représentations, convoquant différentes approches, comme le documentaire, le dessin, la photographie, la vidéo ou la cartographie.
En savoir plus sur son travail ici.
Emmanuel Espinasse développe une pratique de la bande dessinée qui interroge la narration dans l’espace de la page et celui de l’écran, puis dans l’espace d’exposition : édition, installation, projection, et œuvre interactive. Il est l’auteur de récits en trois dimensions : certains, à taille humaine, demandent au visiteur de déambuler entre les planches pour parcourir l’histoire ; d’autres, sous la forme de séries d’objets en volume, brouillent la frontière entre lecture et contemplation. Des expérimentations menées seul ou en collectif qui ont donné lieu à de multiples expositions et publications digitales.
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Marc Vernier a démarré une activité de dessinateur et graphiste vidéaste dans les années Métal Hurlant avant de devenir designer en communication visuelle. Il développe également une œuvre plastique protéiforme qui propose une vision amusée et absurde du monde, déclinée sous forme de dessins, photographies, volumes et vidéos, sous le nom de Marc Adi. Il a également été directeur d’un collectif d’une centaine d’artistes auteur d’événements atypiques en espace public, producteur et réalisateur de fictions courtes et burlesques diffusées sur Canal + et de clips musicaux avec la scène rock bordelaise dans les années 90.
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