C‘est à la fois un choc et un moment de joie pour le musée Sandelin, situé à Saint-Omer : 92 œuvres et objets d’art disparus ont été retrouvés le 22 mai dernier. Cet ensemble, identifié par le conservateur du musée comme provenant de sa collection, était exposé dans le château de Cercamp, un domaine privé ouvert au public et situé à Frévent, à 60 kilomètres de la ville.
Un trafic d’art décelé grâce au récolement
Mais que s’est-il passé ? Tout commence en 2013 lorsque le musée réalise un travail de récolement des milliers d’œuvres de sa collection. Il mène ainsi une large opération de vérification de leur emplacement et de leur état. Et c’est un drame : des disparitions sont constatées au sein des réserves et plusieurs plaintes sont déposées. On estime alors que 280 pièces auraient disparu entre 2009 et 2013.
Parmi les objets retrouvés lors de la perquisition figurent tableaux, céramiques, pièces de monnaie… Mais le retour d’une œuvre en particulier, d’une grande valeur, a fait la joie du musée : il s’agit d’une délicate petite boîte en bronze du XVIIIe siècle, estimée à plusieurs centaines de milliers d’euros.
Qu'est-ce que le récolement ?
Le récolement (du latin recolere « passer en revue ») des collections d'un musée consiste à effectuer, tous les dix ans, une opération de contrôle systématique de l’ensemble de ses biens. Il permet notamment de vérifier la présence effective des œuvres, de mettre à jour les données les concernant et de dresser le bilan de leur état en vue d’éventuelles restaurations. Le récolement améliore ainsi la gestion et enrichit la connaissance matérielle et documentaire des musées.
Depuis la loi du 4 janvier 2002, tous les musées labellisés musées de France sont soumis au récolement décennal, sous la coordination du ministère de la culture. Le premier récolement décennal a pris fin le 31 décembre 2015. Le deuxième récolement décennal, commencé le 1er janvier 2016, s’achèvera en 2026.
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