1.Présentation
Introduction par François Loyer
On connaissait André Malraux écrivain, sensible à la peinture, à la sculpture, aux arts d’Extrême-Orient ou d’Afrique. Mais il fut également très attentif à la création architecturale française et à la protection du patrimoine. Ministre fondateur des Affaires culturelles sous le général de Gaulle, de 1959 à 1969, il contribua à donner à l’architecture et au patrimoine un élan novateur. Il mit en place les fondements de la protection du patrimoine du XXe siècle, lança l’Inventaire général, la loi sur les secteurs sauvegardés et s’intéressa à la commande publique (les préfectures des nouveaux départements de la couronne parisienne, les maisons de la culture, le projet de musée du Vingtième siècle), nouant au fil des années des rapports admiratifs ou amicaux avec des architectes contemporains : Le Corbusier bien sûr, Wogenscky, Faugeron. Il n’est pas indifférent que cet ouvrage, publié aux éditions Le Moniteur dans la collection Architextes, voit le jour quelques mois après l’ouverture de la Cité de l’Architecture et du Patrimoine, haut lieu de dialogue entre architectes et historiens de l’architecture.
Issu des communications présentées lors de la journée d’études organisée par le Comité d’histoire du Ministère de la Culture pour le trentième anniversaire de la mort d’André Malraux, cet ouvrage collectif, grâce à l’apport de recherches récentes et de documents inédits, éclaire la politique de l’architecture et du patrimoine des débuts de la Cinquième République.
Le livre est accompagné d’un CD-Rom au format MP3 comportant les enregistrements des deux tables rondes de la journée d’études consacrée à André Malraux et l’architecture du 23 novembre 2006 (2 heures 30 d’écoute) et réunissant de nombreux témoignages sur le rôle de l’écrivain-ministre en matière d’architecture et de patrimoine et le célèbre hommage à Le Corbusier prononcé le 1er septembre 1965.
Avec les contributions de : Dominique Amouroux, Isabelle Balsamo, Henri Godard, Dominique Hervier, Richard Klein, Michel Lantelme, Eric Lengereau, François Loyer, François de Mazières, Michaël de Saint-Cheron, Bernard Toulier.
« II s'agit, en mettant l'architecture au service de la nation, de lui rendre une part de son âme, qu'elle avait perdue. Elle y aspirait? Peut-être. [...]
La limite de l'architecture moderne est d'être au service de la puissance économique ou de l'individu ; le seul admirable ensemble architectural des États-Unis, le centre Rockefeller, n'est pas élevé à la gloire d'une puissance du pétrole mais à la gloire de la solidarité humaine, de la science et de l'esprit. »
(André Malraux, discours au Brésil, 24 août 1959.)
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