A l’occasion de sa 5e édition, la Mission Patrimoine, destinée à sauvegarder le patrimoine en péril, vient de dévoiler la liste des dix-huit nouveaux sites patrimoniaux retenus en 2022. La Mission Patrimoine confiée à Stéphane Bern, déployée par la Fondation du patrimoine est soutenue par le ministère de la Culture et FDJ.
Comme les années précédentes, c’est d’abord la formidable diversité de ces sites qui retient l’attention : diversité des édifices (du patrimoine religieux au patrimoine industriel, en passant par le patrimoine civil, pénitentiaire, culturel ou militaire) et diversité territoriale (des petites communes aux territoires ruraux, en passant les villes moyennes), mais aussi richesse esthétique, architecturale, sociale ou économique.
Ce qui ressort également de la liste des dix-huit sites retenus, c’est l’élan suscité dans les territoires concernés par la restauration et la réhabilitation de ces sites patrimoniaux emblématiques souvent trop peu connus. Une réhabilitation qui, très souvent, va être synonyme de renouveau et d’attractivité pour ces territoires.
Le patrimoine, un véritable trait d'union entre le passé, le présent et l'avenir
Une histoire des territoires
Pour en juger, il n’est qu’à se pencher sur chacun des dix-huit sites retenus et mesurer l’importance du projet de valorisation, véritable trait d’union entre passé, présent et avenir. Parmi ces projets, citons :
> La rénovation du Parc des Sources, à Vichy (Allier), un vaste espace constitué de galeries couvertes de style Napoléon III enrichies par des décorations Art Nouveau, qui va parachever la désignation de la ville au patrimoine mondial de l’Unesco en 2021. Autre lieu consacré au divertissement, le Haras du Pin (Orne), édifié sur ordre de Louis XIV entre 1715 et 1736, est considéré comme le « Versailles du cheval ». Ce patrimoine hippique remarquable va connaître une revalorisation globale dans la perspective des Jeux olympiques et paralympiques de 2024.
> Autre type de patrimoine : les édifices religieux. Fleuron de l’art roman bourguignon, l’église Notre-Dame du prieuré de la Charité-sur-Loire (Nièvre), plusieurs fois détruite et restaurée depuis le XIIe siècle, constitue un maillon essentiel du chemin de Saint-Jacques de Compostelle, qui est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco mais aussi sur la route du Conseil de l’Europe. Tout autre est la situation de l’église Saint-Louis de Villemomble (Seine-Saint-Denis). Achevée en 1958, l’édifice est un bel exemple d’architecture industrielle adaptée à l’architecture sacrée, dont le clocher constitue la première – et impressionnante – expérimentation de sculpture monumentale par taille directe du béton.
> Labellisée « Maison des Illustres » par le ministère de la Culture, la demeure des romanciers Simone et André Schwartz-Bart, dite la Souvenance, à Goyave (Guadeloupe), est à la fois un lieu de mémoire et un atelier de création. Lieu de rencontres des littératures caribéennes, cette maison créole typique a pour ambition de devenir une résidence d’artistes. Demeure supposée d’un couple de marchands, la Maison des Alix, à Gien (Loiret), bâtie au XVIe siècle, menace de s’effondrer. Cette maison fait partie d’un projet de réhabilitation de la ville de Gien dans le cadre du programme « Action cœur de ville ».
> Signe d’une splendeur qu’elle entend bien retrouver, la ville de Guéret (Creuse), située dans un territoire rural, mise sur la rénovation de son splendide théâtre à l’italienne, construit en 1837, pour redonner toute sa place à la vie culturelle de la commune. Autre patrimoine à vocation culturelle, le cinéma Atlas, situé aux Anses d’Arlet (Martinique), veut renaître de ses cendres pour donner vie à un projet de dynamisation culturelle.
Depuis la première édition en 2018, la Mission Patrimoine a aidé 645 sites pour leurs travaux de restauration, dont 90 projets emblématiques du patrimoine régional et 555 sites départementaux. Aujourd’hui, plus de la moitié (363) sont d’ores et déjà sauvés ou sur le point de l’être : 156 sont terminés et 207 chantiers sont en cours.
Depuis 2018, ce sont 182 millions d’euros qui ont permis d’aider les travaux de restauration de l’ensemble des sites retenus depuis l’origine :
> 109 millions d’euros de recettes mobilisées entre 2018 et 2021 et affectées au fonds Mission Patrimoine géré par la Fondation du patrimoine, dont plus de 100 millions d’euros issus du Loto du Patrimoine ;
> 58 millions d’euros de crédits dégelés du ministère de la Culture pour les projets protégés au titre des monuments historiques ;
> 15 millions d’euros de dons, de mécénats d’entreprises et de ressources propres de la Fondation du patrimoine affectés aux projets de la Mission.
Enfin le financement accordé grâce au Loto du Patrimoine et aux autres ressources de la Mission est attribué par la Fondation du patrimoine, qui suit le bon déroulement des travaux et le respect des caractéristiques patrimoniales des lieux en lien avec les services de l’État.
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