Le confinement du printemps 2020 a eu des effets majeurs sur l'organisation du quotidien de la population. Pour mesurer les effets de cet épisode exceptionnel, l'enquête Sapris a été menée par l’Institut national des études démographiques et l’Institut national de la santé et de la recherche médicale auprès des enfants des cohortes Elfe et Epipage2. Consacrée aux conditions de confinement, elle a collecté des informations sur les modes de travail des parents, de scolarisation de l'enfant alors âgé de 9 ans en moyenne, le temps consacré au travail scolaire et aux loisirs, et la qualité des relations familiales.
Au printemps 2020, 98 % des enfants ont été confinés à leur domicile. Cet épisode a réorganisé leurs agendas, avec une réduction du temps scolaire (pour près de la moitié des enfants, le temps consacré au travail scolaire mobilisait 2 à 3 heures quotidiennes) et une augmentation du temps de loisir (les consommations culturelles ont occupé 4 heures et demi par jour en moyenne, et les activités physiques plus de 2 heures). Les enfants ont regardé la télévision, lu, joué à des jeux de société connectés ou non, pratiqué des activités culturelles, etc. Au total, les écrans (télévision, jeux vidéo, réseaux sociaux) ont nettement dominé les loisirs des enfants.
Cette recomposition des temps de loisir a renforcé les distinctions selon le sexe, en termes de volume horaire comme de type de loisir investi, selon l'origine sociale (les enfants des ménages populaires ont consacré plus de temps aux écrans) et mis en évidence le rôle des conditions de logement des enfants (ceux qui résident dans les communes de plus de 100 000 habitants ont subi une plus grande restriction de leur mobilité et enregistrent un temps de loisir total plus faible) ainsi que celui de la modalité de travail de leurs parents (la progression du temps consacré aux écrans est ainsi particulièrement importante dans les ménages où les parents ont tous les deux télétravaillé). Enfin, ce sont le plus souvent les mères qui ont accompagné les loisirs de leur enfant et le niveau de diplôme de celles-ci influe sur le temps global consacré aux loisirs.
Nathalie Berthomier, Sylvie Octobre
Collection Culture études, 28 p., décembre 2020
Parution le 07 décembre 2020
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