6.L’enseignement agricole
Historique de l’enseignement agricole
Les premières ébauches de l'enseignement agricole sont la création de l'école vétérinaire de Lyon en 1761, de la Bergerie Nationale en 1794, première école de bergers, de l'école des haras en 1823, de celle des eaux et forêts en 1824 et de l'école agronomique de Grignon en 1827.
Mais c'est le décret du 3 octobre 1848 qui fonde l'enseignement agricole en mettant en place des fermes- écoles départementales, des écoles régionales, et un institut national agronomique.
Le second Empire, freine son essor et le rapproche de l'enseignement général tout en assurant, dans chaque département, la création de professeurs d'agriculture.
Sous la troisième République, Gambetta institue le ministère de l'Agriculture et la loi de 1918 sur l'enseignement agricole le renforce.
Au lendemain de la dernière guerre, la production agricole passe d’une agriculture de subsistance à une industrie agro-alimentaire alors que la population agricole active baisse d'environ un tiers, accentuant l’exode rural.
Dans les années 50 à 60, on observe une mutation de la situation des agriculteurs et le marché commun bouleverse les conditions de commercialisation des produits agricoles. Sous Michel Debré, six lois vont encadrer l'agriculture afin de l’adapter aux règles du marché et la « moderniser ».
Les maisons familiales rurales (on en comptait 730 en 1961) assuraient un enseignement postscolaire agricole et ménager et seulement 3% des agriculteurs avait reçu une formation.
Aussi, afin de redynamiser l'agriculture, Edgard Pisani, alors ministre de l'Agriculture, crée l'enseignement agricole par la loi du 2 août 1960, et le place sous la seule tutelle du ministère de l'Agriculture.
A présent, l’enseignement agricole est le deuxième dispositif éducatif en France.
Il existe 838 lycées agricoles dont 604 lycées privés (majoritairement dans l’Ouest de la France) et 194 lycées publics avec plus de 173 000 lycéens et étudiants de la 4ème à Bac +2. Ces lycées regroupent aussi 152 centres de formation pour apprentis et 343 centres de formation professionnelle.
Chaque année les lycées agricoles forment 300 000 jeunes et adultes dont 85% ne viennent pas du monde agricole. Le taux d'insertion professionnelle est de 90 %.
Par ailleurs, 19 établissements d'enseignement supérieur prodiguent un enseignement agricole, agronomique, agroalimentaire, vétérinaire ou paysager.
Enfin, un réseau de 436 Maisons Familiales Rurales élaborent 350 qualifications en alternance dans 19 secteurs professionnels en direction de 75 000 personnes (jeunes et adultes).
Les missions des lycées agricoles :
- Les missions des lycées agricoles sont au nombre de cinq :
- apporter une formation générale, technologique et professionnelle initiale et continue,
- encourager l'animation du milieu rural,
- faciliter l'insertion scolaire, sociale et professionnelle des jeunes et des adultes,
- appuyer les activités de transmission, d'expérimentation, d'innovation agricole et agroalimentaire,
- soutenir la coopération internationale.
- Les réseaux des lycées agricoles suivants traitent de thématiques sociales et culturelles :
- réseau d'éducation pour la santé, l'écoute et le développement de l'adolescent (RESEDA)
- réseau « égalité Homme/Femme »
- réseau Insertion professionnelle sociale et scolaire
- réseau éducation au développement durable
- réseau coopération internationale (70 réseaux géographiques)
- réseaux techniques (performance énergétique des exploitations, écophyto, aquacol, tourisme)
- réseau alimentation et agroalimentaire,
- réseau animation et développement culturel (A.D.C).
L’enseignement socio-culturel, spécificité des lycées agricoles, fêtait à la fin de l’année 2015 ses 50 ans. Cet enseignement participe à l’animation du milieu rural, et à l’éducation artistique et culturelle des jeunes.
Au sein de chaque lycée agricole, le volet culturel et artistique, défini sur 3 ans, en concertation avec la communauté éducative, est inscrit dans le projet d'établissement. Il s’appuie sur une analyse préalable de l’identité de l’établissement, ses moyens matériels et humains propres et sur son environnement. Le parcours d’éducation artistique et culturel (PADC), destiné à toutes les personnes en formation est l’outil indispensable pour aborder les grands domaines des arts et de la culture.
Les professeurs d'éducation socioculturelle des lycées agricoles publics disposent d’un tiers temps pour monter des projets culturels avec des artistes et des institutions culturelles, inscrits dans la durée, sur le temps scolaire et hors temps scolaire (la majorité des établissements d’enseignement agricole possède un internat). Ces enseignants sont organisés en réseau à l’échelon régional par un professeur d’éducation socio-culturelle qui bénéficie d’une décharge horaire à cet effet. Ils sont coordonnés à l’échelon national par l’animatrice du réseau Animation et développement culturel (ADC) qui assure la publication :
- d’une lettre électronique trimestrielle qui présente les projets culturels des lycées agricoles les plus emblématiques,
- de la revue thématique Champs culturels, publiée avec le soutien du ministère de la Culture et de la Communication.
Quelques exemples
En Normandie, les résidences d’architectes proposées depuis cinq ans par la DRAC sont coordonnées par la Maison de l’Architecture. Déclinées dans des lycées agricoles et des communes de Parcs naturels régionaux, elles ont pour objet de sensibiliser les futurs acteurs du monde rural au patrimoine bâti, à l’architecture, à l’urbanisme et au paysage.
En Poitou-Charentes, RURART est le seul centre d’art et espace public numérique implanté dans un lycée agricole. Il accueille depuis de nombreuses années des résidences d’artistes et des expositions qui rayonnent dans la région et touchent des publics variés.
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