Les deux maisons, celle de Jean de Lattre de Tassigny et celle de Georges Clemenceau, ne sont séparées l’une de l’autre que par quelques mètres. La maison de Jean de Lattre de Tassigny, né le 2 février 1889, est la demeure de ses grands-parents maternels. Il y passera sa jeunesse et ne la quittera qu’à l’âge de 9 ans pour aller au collège. Aujourd’hui la maison a conservé son cachet d’antan et ses jardins du XIXe. De l’autre côté de la rue du Temple, se trouve la maison de Georges Clemenceau, né le 28 septembre 1841. Après la mort de son grand-père en 1872, la maison fut vendue en 1893. Les nouveaux propriétaires transformèrent partiellement la maison en boulangerie. C’est en 2005 que le ministère de la Culture acquière la demeure en vue de la transformer en musée.
Le projet architectural
Le maître d’œuvre retenu en 2015 pour ce chantier est l’agence TITAN Architectes, lauréate en 2018 des Albums des Jeunes Architectes et Paysagistes (AJAP). Les travaux dont le but était de « sublimer et respecter » ont duré une année.
La maison natale de Georges Clemenceau, construite au XVIIIe siècle présente une surface de 600 m². La rénovation a eu pour but de mettre en valeur l'architecture de cette maison traditionnelle en respectant l'esprit du lieu et les traces encore présentes dans cette maison-musée à taille humaine, tout en proposant les meilleures solutions pour accueillir les publics et permettre l'accessibilité à tous.Le projet intervient sur la forme et la façade du bâtiment ancien de façon très contemporaine. L’essence et les matériaux rustiques sont préservés, la pierre brossée, la charpente nettoyée, ménageant un vaste espace pour le contenu. La mise en scène du lieu, « la scénographie », l’escalier et la coursive mettent en valeur les matériaux robustes en adoptant un design soigné et épuré. « Le défi a été d’insérer toute la technique d’un musée sans que cela ne se voie pour préserver l’âme domestique du lieu. Notre but était que l’ensemble dialogue parfaitement pour offrir une vraie maison / musée à la hauteur et en accord avec le personnage de Georges Clemenceau. L’idée est de plonger le visiteur dans une expérience spatiale délicate tout en lui donnant les clés de compréhension de ce personnage complexe », François Guinaudeau, associé TITAN Architectes.
Les œuvres à voir
Il y a actuellement 200 objets et documents dans le musée qui permettent de s’immerger dans la vie et l’histoire de Georges Clemenceau. Douze salles sur 2 niveaux, pour découvrir son parcours historique et politique, son attachement à la Vendée et ses passions. Il y a également 30 multimédias, films d’animation et interactifs, qui permettent à tous les publics d’approcher cette personnalité emblématique de la IIIe République et de découvrir « à la carte » le lien entre l’histoire et notre société actuelle. La grange adjacente à la maison natale a été aménagée pour constituer un espace culturel destiné à présenter expositions, concerts, projections, conférences, lectures, etc. Indépendante du musée et modulable, la grange dénommée « le musée du soir » peut accueillir jusqu’à 99 spectateurs assis. Ce nouveau lieu servira de décor à une programmation artistique, variée et accessible à tous.
Le jardin
L’aménagement du jardin témoigne de l’attachement profond de Georges Clemenceau à la nature. L’espace extérieur, d’une superficie de 1255m2, offre une déambulation où le paysage évolue progressivement tout au long du chemin. Ce jardin, conçu par la jeune équipe de paysagistes De Long en Large, est une création inspirée par la vie de Georges Clemenceau. Les photos d’archives ont servi le processus créatif. L’ambiance domestique du jardin a été conservé en s'inspirant des usages que l'on pouvait y trouver (verger, potager, serre, volière...). Le visiteur, comme s'il faisait partie de la famille, rentre dans ce jardin par la porte du fond ; Il le découvre en commençant par ses coulisses. C’est un jardin d’enfance comme un souvenir : on remonte le jardin, comme on remonterait le temps. L’attachement de Georges Clemenceau à la nature et au jardin, sa grande amitié avec Monet, sa passion pour l’Asie s’expriment par des clins d'œil dans le choix des plantes. Plusieurs d'entre elles ont été sélectionnées en raison de leur origine ou de leur évocation asiatique (érables du japon, cerisier fleur, chrysanthèmes...).
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