Fruit d'une initiative privée, le mémorial de la Marne est un édifice emblématique qui commémore les deux victoires de la Marne ainsi que tous les combattants de la Grande Guerre. Il est l'un des quatre mémoriaux reconnu par l’État, avec Notre-Dame-de-Lorette, Douaumont et le Viel-Harmand/Hartmannswillerkopf.
Sa mise en œuvre alliant techniques modernes et traditionnelles est complétée par un décor d’une grande qualité : les vitraux de Lorin, les sculptures de Michelet et les ferronneries d’art de Subes.
Propriété de la commune de Dormans, il avait été précédemment inscrit au titre des monuments historiques, par arrêté préfectoral du 28 décembre 2017. Il est aujourd'hui classé, alors que l'on s'apprête à fêter le centenaire de sa construction.
Historique
La construction du mémorial, qui rappelle les deux victoires de la Marne de septembre 1914 et de juillet 1918, est une initiative de la duchesse d’Estissac soutenue par le cardinal Luçon, archevêque de Reims et Mgr. Tissier, évêque de Châlons.
Le lieu est choisi par le maréchal Foch, en 1919, car il correspond, selon lui, à Dormans, à un point crucial des deux victoires de la Marne. Le but du monument est d’honorer les morts mais aussi d’être un ex-voto de reconnaissance à Dieu pour ceux qui ont survécu aux combats. L’architecte, Alexandre Marcel est très connu internationalement au début du XXe siècle.
Les travaux commencent en 1920 et s’achèvent en 1931. Ils ont été dirigés par un autre architecte, Georges Closson qui est intervenu dans la modification de la tour-lanterne. Le monument a été financé par des dons et une souscription publique.
Il est un des quatre mémoriaux reconnu par l’État, dès 1920, avec Notre-Dame-de-Lorette, Douaumont et le Viel-Harmand/Hartmannswillerkopf. Le mémorial n’a pas été modifié depuis sa construction.
Description architecturale
Le mémorial domine le versant sud de la vallée de la Marne. Il comprend une chapelle et sa crypte, une galerie de cloître reliée à un ossuaire.
Une lanterne des morts complète l’ensemble.
La chapelle qui reproduit un plan rectangulaire avec une tour-lanterne au centre, emprunte de nombreuses références à l’architecture gothique ; l’édifice est massif et évoque un château médiéval.
La pierre d’Euville utilisée en parement est d’un blanc éclatant. L’architecte a cependant employé à l’intérieur le ciment armé, les poutres en acier ou en béton pour la charpente.
On remarque particulièrement sur les façades les sculptures de Saint-Louis et de Jehanne d’Arc par Seguin et les tympans sculptés par Michelet. A l’intérieur, la grille d’entrée de la crypte est signée Subes, le principal maître-ferronnier de la période Art-déco et les vitraux sont de Charles Lorin que l’on retrouve dans la chapelle supérieure. Dans la galerie de cloître, sont gravées les noms des unités ayant participé aux deux victoires de la Marne, en 1914 et 1918.
L’ossuaire où sont conservés les ossements de 1500 combattants, comprend un espace de recueillement éclairé par une paroi de pavés de verre, très moderne en 1931, reproduisant les croix des nécropoles nationales.
L’ensemble du mémorial mêlant techniques modernes et assemblage traditionnel en fait un édifice atypique parmi les nécropoles et mémoriaux de la Grande Guerre.
Partager la page