L’éditeur suédois de journaux gratuits Metro International a annoncé jeudi 4 février 2010 avoir réalisé d’octobre à décembre 2009 « le meilleur trimestre » de son existence.

Résultats contrastés du groupe Métro International

Le 4 février 2010, l’éditeur suédois de journaux gratuits Metro International a annoncé avoir réalisé entre octobre et décembre 2009 « le meilleur trimestre » de son existence, avec un bénéfice net de 5,9 millions d’euros contre une perte nette de 9,8 millions d’euros au même trimestre l’année précédente. Pour autant, sur l’ensemble de l’année 2009, l’éditeur suédois affiche une perte nette de 21,7 millions d’euros alors qu’il avait dégagé un bénéfice net de 4,1 million d’euros en 2008.

Au 31 décembre 2009, les journaux Metro étaient distribués dans plus de 100 des principales villes de 19 pays d’Europe, d’Asie, d’Amérique du nord et du sud, touchant environ 17 millions de lecteurs quotidiens. L’augmentation de 4% de son lectorat pour l’année 2009 n’a pas empêché le groupe de souffrir de la crise. Confrontée dans toute l’Europe à la chute des recettes de publicité sur les marchés immobiliers (en Espagne particulièrement) et automobiles, pénalisée par la raréfaction des publications d’offres d’emploi, la presse gratuite d’information est une des premières victimes de la récession car elle ne peut s’appuyer sur d’autres leviers que la conjoncture publicitaire.

Les journaux Métro en France

En France, le journal Métro et ses déclinaisons est aujourd’hui distribué à 658 000 exemplaires par jour. L’édition française du quotidien a retrouvé l’équilibre en 2009 avec un chiffre d’affaire de 35 millions d’euros, en baisse de 5% par rapport à 2008. Ce résultat est satisfaisant compte tenu de la baisse générale du marché publicitaire, estimée à 10% sur la même période.

En 2009, le groupe a lancé dans l’hexagone un supplément culturel hebdomadaire. Il a organisé une refonte des formules papier et Internet et mis en œuvre de nouveaux partenariats, par exemple avec le site auféminin.com pour les pages « mode ». En 2010, un guide de la Coupe du monde de football co-édité avec TF1 (qui détient 34% de Metro France) sera lancé afin de renforcer les communautés de lecteurs et de proposer des innovations commerciales auprès des annonceurs.

La crise des revenus publicitaires pourrait pousser les journaux gratuits à rechercher des opportunités de développement sur Internet, mais en France ce relais de diffusion n’a pas encore fait ses preuves.

En France, le pôle Internet le plus développé est celui du groupe 20 Minutes : son site Internet est devenu en 2008 le troisième site de presse quotidienne nationale, avec 2,8 millions de visiteurs uniques en février, et il a pu enregistrer au premier trimestre 2009 une progression de 20% de ses recettes publicitaires dans un contexte de stagnation du marché. Cette croissance n’a pourtant pas compensé les investissements consentis en 2007 pour relancer l’activité web du quotidien (une vingtaine de journalistes et une équipe commerciale dédiée) si bien qu’en 2008, les résultats de 20 Minutes ont été amputés de 2,5 millions d’euros de perte pour l’activité Internet, contre un bénéfice de 3,2 millions d’euros pour le papier.