Comme le souligne Hélène Orain, directrice générale du Palais de la Porte Dorée, cette exposition marque pour le musée une nouvelle étape de son histoire : donner à voir, par une programmation dédiée, toutes les facettes d’un monument trop longtemps ignoré.
Soulier "Maquereau", première création de Christian Louboutin en 1987, devant l'Aquarium Tropical du Palais de la Porte Dorée (basé sur le visuel d'archive datant de 1988) © Christian Louboutin
L’exposition explore toutes les facettes d’une inspiration aux multiples références, celle d’une figure incontournable du monde de la mode qui célèbre ses 30 ans de création. Christian Louboutin a dès ses débuts insufflé dans ses souliers une grande richesse de motifs et de couleurs. Il puise son inspiration dans les arts et les voyages, réels ou rêvés, ouvert sur le monde, l’artisanat, la culture populaire, le spectacle vivant, la littérature et le cinéma. Il a dessiné des milliers de pièces, plates et à hauts talons. S’il s’est lancé il y a dix ans dans la création de baskets pour les femmes qui enviaient ces attributs jusque-là masculins, il a acquis sa réputation internationale avec un soulier hyper-féminin au talon vertigineux, l’iconique soulier "Pigalle".
© Christian Louboutin
C’est au Palais de la Porte Dorée, alors appelé Musée des arts océaniens et africains qui l’accueille, qu’est née son « obsession » pour le soulier dès sa jeunesse, découvrant un panneau signalant l’interdiction de porter des talons pour ne pas abîmer le parquet. Né à proximité du musée et le fréquentant régulièrement, Christian Louboutin est également fasciné dès l’adolescence par la beauté architecturale et la richesse ornementale de ce chef d’oeuvre de l’Art Déco, qui ouvre son imaginaire à la géographie du monde et à toutes les civilisations. Il y puise un répertoire de formes et de motifs pour ses premières créations, dont le soulier Maquereau réalisé en cuir métallisé, directement inspiré de l’iridescence des poissons de l’Aquarium Tropical.
Dégradés des teintes de la collection "Nudes". Souliers "Degrastrass" © Jean-Vincent Simonet
L’exposition présente quelques-unes des œuvres les plus précieuses issues de la collection personnelle de Christian Louboutin, certaines jamais exposées, ainsi que des prêts de collections publiques. Dans une scénographie riche et surprenante, l’exposition dévoile des aspects méconnus de son univers. Une salle est consacrée à la série Les Nudes initiée en 2009 comme un hymne à la modernité, avec neuf sculptures gainées de cuir réalisées par le duo d’artistes anglais Whitaker/Malem selon les diverses couleurs de la peau. Outre les créations du chausseur, sont présentées des pièces patrimoniales soulignant son attachement aux savoir-faire et métiers d’art, comme des vitraux réalisés par la Maison du Vitrail, un palanquin d’argent sévillan ou un théâtre sculpté au Bouthan. Sont également dévoilés des projets inédits avec quelques-uns de ses artistes préférés : le réalisateur et photographe David Lynch, l’artiste multimédia néo-zélandaise Lisa Reihana, la chorégraphe espagnole Blanca Li, le plasticien pakistanais Imran Qureshi, et bien d’autres de tous horizons. L’exposition, à l’image du créateur, associe inventivité, savoir-faire, goût du spectacle et sens de l’humour.
Commissaire de l’exposition : Olivier Gabet, directeur du Musée des Arts Décoratifs
Exposition du 26 février au 26 juillet 2020. Palais de la porte Dorée, 293 avenue Daumesnil - 75012 Paris. Ouverture du mardi au vendredi de 10h à à 17h30, samedi et dimanche de 10h à 19h. La réservation en ligne est obligatoire et les conditions de visite adaptées dans le plus strict respect des règles sanitaires.
Téléchargez le dossier de presse de l'exposition :
Site de l'exposition Christian Louboutin : L’Exhibition[niste]
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