À la suite de l’adoption et de l’entrée en vigueur de la directive Services de médias audiovisuels (SMA) il y a plus de trois ans, il est temps de lancer de nouveaux chantiers de régulation pour l’industrie audiovisuelle européenne. Dans un contexte mondial marqué par un renforcement de la concurrence et une crise sanitaire sans précédent, le colloque sera l’occasion d’aborder les nouveaux enjeux des années à venir : la sauvegarde des actifs culturels stratégiques, la définition de l’œuvre européenne et son indépendance ainsi que la responsabilité sociale et environnementale du secteur.
À l’heure de la reprise économique et de l’intégration des plateformes dans l’écosystème de la création, l’industrie audiovisuelle européenne est confrontée à de nouveaux défis. Les entreprises de production et leurs catalogues d’œuvres, les salles de cinéma, les diffuseurs nationaux historiques ou les studios de jeux vidéo constituent des actifs culturels stratégiques au cœur de la création européenne. Ils représentent l’identité européenne pour les publics des États membres. Ces actifs sont susceptibles de faire l’objet d’acquisitions prédatrices par des entreprises extra-européennes qui pourraient ne pas avoir le même objectif culturel et détourner leur valeur. La législation actuelle permet-elle de se prémunir d’un tel risque ? À terme, comment protéger ces actifs culturels stratégiques ?
La définition de l’œuvre européenne est essentielle pour préserver la valeur du patrimoine et la singularité et la diversité de la création européenne. Dans un contexte post-Brexit, faut-il la repréciser afin de faciliter la circulation des œuvres dans toute l’Union européenne ?
L’industrie audiovisuelle européenne doit également continuer le travail déjà amorcé par la Commission, les gouvernements et les fonds nationaux de financement du cinéma, tant sur le plan environnemental qu’en matière d’égalité entre les femmes et les hommes ainsi que de lutte contre toutes les formes de violences et de discriminations.
Enfin, pour mener à bien ces chantiers, il faut se poser la question du bilan et des perspectives de la mise en œuvre de la directive SMA. Celle-ci a permis de renforcer les obligations de financement de la production audiovisuelle et cinématographique en intégrant les nouveaux acteurs. Faut-il aller plus loin et donner aux États membres de nouveaux outils ?
Autant de questions qui seront évoquées à l’occasion de la conférence audiovisuelle et cinéma qui se tiendra en ligne, en partenariat avec le festival Premiers Plans d’Angers, le mardi 25 janvier.
Les débats de la journée nourriront les travaux de la présidence française du Conseil de l’Union européenne.