Vincent CARDON
Juillet 2017
20 p.

Près de 14 000 retraités des spectacles perçoivent aujourd’hui une pension de retraite au terme d’un parcours professionnel marqué par l’intermittence. Depuis 1989, le nombre de retraités des spectacles a fortement progressé, suivant en cela l’évolution des effectifs intermittents au cours des trente dernières années. Les intermittents des spectacles dépendent du régime général pour leur retraite de base et disposent d’une retraite complémentaire, servie par Audiens.

Les retraités des spectacles prennent en moyenne leur retraite à 62 ans, et l’immense majorité d’entre eux (93 %) bénéficient d’une pension de retraite générale à taux plein. Le montant moyen des pensions totales diminue, du fait de l’érosion des retraites de base et complémentaires dont le montant baisse à mesure que les flux d’entrée en jouissance de la retraite se succèdent. Un nouveau retraité de 2009 touche ainsi une pension inférieure de 10 % à celle d’un nouveau retraité de 1999, ce qui s’explique essentiellement par la diminution du salaire annuel de référence servant de base au calcul de son montant.

L’évolution des retraites sur vingt ans révèle de profondes inégalités non seulement intergénérationnelles mais aussi interprofessionnelles et de genre : les retraites totales des artistes et des non cadres ayant pris leur retraite en 2009 sont inférieures de près de 13 000 euros annuels à celles des cadres. En outre, les femmes intermittentes des spectacles partent généralement à la retraite un peu plus tard que les hommes et touchent des pensions d’un montant inférieur, ce qui reflète des différences de carrières salariales défavorables aux femmes.