Dix ans après le précédent numéro d’In Situ consacré à la villégiature, les points de vue sur la question ne semblent pas fondamentalement différents, même si, comme le montre Claude Mignot, les perspectives se sont sensiblement élargies. Si changement il y a, il serait peut-être plus patrimonial que scientifique, davantage lié à la perception des « objets » de la villégiature qu’aux préoccupations des chercheurs. Il faut bien reconnaître que désormais, même si le combat patrimonial est toujours d’actualité, ces objets sont assez souvent en phase avec le goût d’un public qui se laisse volontiers porter par ses aspects aimables. Les « villes d’art et d’histoire » concernées – et rares sont celles, serions-nous tentés de dire, qui ne sont pas touchées peu ou prou par le phénomène – font souvent de la question de la villégiature un axe privilégié de leur politique de valorisation patrimoniale. On est loin désormais du temps où le xixe siècle était méprisé, du temps où le xxe siècle ne pouvait prétendre au statut patrimonial, où il était impensable d’examiner sereinement l’architecture des Trente glorieuses. Pour autant, ce relatif engouement pour le sujet ne va pas sans son lot d’idées reçues et de clichés ; par conséquent, ce succès ne peut faire oublier que la recherche fondamentale se doit d’enrichir encore et toujours la connaissance sur un phénomène capital pour la compréhension fine des sociétés des trois derniers siècles.
Partager la page