Protección de los monumentos históricos 2020 en Auvernia-Ródano-Alpes
1.Menthon-Saint-Bernard (Haute-Savoie) : domaine du château
L' extension de protection du domaine du château de Menthon-Saint-Bernard permet de réviser la valeur patrimoniale de ce domaine au travers de critères liés à la fonction d'usage des différents espaces du site et de mieux le protéger dans sa totalité.
- 10e, 12e, 19e, 20e siècles -
inscription au titre des monuments historiques le 27 mai 2020, en totalité, des bâtiments suivants : château et orangerie ; façades et toitures des bâtiments suivants : maison de gardiens, commodités et maison du vigneron ; en totalité les parcelles correspondantes et attenantes formant l'emprise du domaine .
Ancienne protection : inscription le 21 février 1989 du château en totalité.
© F. de PEYRONNET-DRYDEN DRAC Auvergne-Rhône-Alpes
Situé au bord de la commune de Menthon-Saint-Bernard, construit sur un piton rocheux dont la vue domine le lac d'Annecy, le château de Menthon remonte au Xe siècle. A partir de sa reconstruction en pierre vers le XIIe siècle, il a connu plusieurs remaniements.
La dernière restructuration la plus notable a été effectuée par René de Menthon entre les années 1880 à 1917, sous l'égide des architectes Charles Suisse et Antoine Fontaine : le château a été alors restauré dans le style troubadour de Viollet-le-Duc, avec des éléments néo-byzantins côtoyant les détails néo-gothiques, les éléments en pan de bois, ou les copies de mosaïques antiques.
La vision du domaine s'inscrivant dans une globalité, René de Menthon a fait remanier ou créer de toutes pièces des bâtiments liés à la vie du domaine : une maison de jardiniers (actuellement maison des gardiens) avec un potager, la maison des vignerons avec la replantation du vignoble, l'orangerie.
La maison des gardiens se trouve à l'entrée de la propriété, à quelques mètres du château. Reconstruite en 1910, elle fait partie des éléments de la campagne de restauration de René de Menthon et se présente comme un mélange d'architecture d'inspiration médiévale à la fois religieuse et laïque : ancien garage reprenant des éléments de l'ancienne chapelle du château (plafond, encadrement des fenêtres), préau à poteaux de bois sur plots de pierre, corps d'habitation en pan de bois avec encorbellements, fenêtres à meneaux, etc.
Juste à côté du château se trouve le petit bâtiment des commodités. Vestige d'anciens bâtiments qui figuraient déjà sur la mappe sarde et ont brûlé en 1974, ce petit édifice carré a gardé son apparence extérieure (tuiles écailles et pierre locale), mais a été fortement remanié à l'intérieur aussi bien à l'étage supérieur qu'au sous-sol.
En contrebas du château, sous une terrasse qui forme son toit, se trouve l'orangerie, construite probablement vers 1830 par Balthazar de Menthon dans un style néo-gothique par conséquent différent du reste du domaine. Surmontée d'une balustrade faite d'une succession d'arcs brisés, bordée sur sa longueur, face au lac côté sud, d'une rangée de cinq baies décorées de vitraux colorés losangés qui éclairent l'intérieur, et dont l'un reprend les armes et la devise des Menthon, elle n'a quasiment pas été retouchée depuis sa construction, et garde donc un fort caractère d'authenticité.
Plus bas, dans le prolongement d'un jardin botanique conçu par René de Menthon et contenant de fausses ruines (porte néo-gothique), on trouve la maison du vigneron. Datant probablement du XVIIe siècle, elle a été modifiée en 1905, dans un style rappelant celui de la maison du jardinier, en particulier pour le nouveau corps d'habitation en pan de bois, juché sur le bâtiment initial rectangulaire. L'intérieur, désormais consacré aux réceptions, a été récemment fortement remanié pour s'adapter aux normes en vigueur.