Une étude sur les fragments de vitraux a été confiée à Isabelle Baudouin, restauratrice spécialisée. Les premiers retours révèlent des surprises.

Les vitraux de la baie occidentale de la Cathédrale de Nantes dataient en partie d’une commande d’Anne de Bretagne au début du XVIe siècle sur le thème de la Fontaine de Vie. Cette commande de prestige avait déjà été endommagée par les conséquences de l’explosion survenue au château en 1800. Les éléments restant en place ont subi une forte explosion lors de l’incendie du 18 juillet 2020. Les maçonneries de la grande verrière, surplombant le parvis, ont été également très fortement touchées. Les vitraux se sont répandus à l’intérieur de la cathédrale et sur le parvis, soigneusement ramassés par les équipes de la DRAC des Pays de la Loire quelques heures seulement après l’extinction du feu.

Ces milliers de fragments ont été confiés à une équipe de restaurateurs spécialisés conduite par Isabelle Baudoin pour une étude répondant à trois objectifs : 
-    Dépollution des fragments (pollution plomb avérée sur la cathédrale)
-    Etat sanitaire et intervention de conservation d’urgence 
-    Essai de reconstitution et d’assemblage des fragments

Un premier tri, sac par sac, a consisté à isoler les vitraux des autres matériaux présents (plomb, pierres ou enduits). Les verres (même de petites tailles) ont été ensuite classés à partir d’une palette de coloration élaborée par les restauratrices. Une bonne surprise est ressortie de ce travail. En effet, des premiers assemblages à partir de plusieurs centaines de tessons ont été possibles sur des verres du XVIe siècle, faisant notamment réapparaître le visage de Marguerite de Foix, mère d’Anne de Bretagne, commanditaire.

Cette étape a permis également d’observer les altérations des verres et l’effet de l’incendie sur les anciennes restaurations. Si les peintures ne semblent pas trop avoir souffert, les collages n’ont pas résisté. De nombreuses traces de plomb restent présentes et surtout les micro-fractures sont nombreuses.

Le résultat final de cette étude est attendu pour le printemps. Après ce travail très minutieux d’état des lieux, les équipe de la DRAC pourront évaluer les options qu’il serait possible d’explorer pour la restauration et la mise en valeur de ces vestiges d’une grande valeur patrimoniale.