Le label « Patrimoine XXe siècle » est destiné à faire connaître les édifices ou ensemble d'édifices les plus significatifs de ce siècle en matière d'architecture et d'urbanisme. Les cinq monuments de Charleville-Mézières qui figuraient dans la liste des 47 édifices de Champagne-Ardenne labellisables, établie par la Commission régionale du patrimoine et des sites (CRPS), viennent de recevoir le label.
Il s’agit de l’Hôtel de Ville de Mézières, le Palais de justice, le Lycée Sévigné, le Bâtiment EDF, et l’Église Sainte-Jeanne d’Arc, des bâtiments qui par leur qualité propre, leur … sont...
Parallèlement à cette remise de label, une exposition qui se tient à l’Hôtel de Ville de Mézières, présente les cinq monuments de Charleville-Mézières labellisés.

Institué en 1999 par le ministère de la Culture et de la Communication, le label « Patrimoine du XXe siècle » permet d’identifier et de signaler à l’attention du public les édifices et ensembles urbains qui, parmi les réalisations architecturales, sont autant de témoins matériels de l’évolution technique, économique, sociale, politique et culturelle. En effet, si quelques édifices du siècle dernier se sont vu reconnaître très rapidement une valeur patrimoniale, la grande majorité souffre d’un manque de reconnaissance (pas assez anciens pour avoir de la valeur, trop hétérogènes, pas assez nobles du fait d'un usage commercial ou industriel…) et reste très menacé. 
Le label permet d’appeller l’attention des décideurs, des aménageurs, mais aussi et surtout de ses usagers et du public sur les productions remarquables de ce siècle en matière d’architecture.

Un label attribué par la Commission régionale du patrimoine et des sites

Sans incidence juridique ni financière, le label est attribué, après examen de la Commission régionale du patrimoine et des sites, et matérialisé par une plaque signalétique. L'établissement des critères de sélection, qui ne peuvent être établis de manière systématique, peut s'appuyer sur les recommandations du conseil de l'Europe relatives à la protection du patrimoine architectural du XXe siècle. Tout immeuble ou territoire représentatif des créations du XXe siècle, déjà protégé au titre de la législation sur les monuments historiques (inscrit ou classé), se voit de facto attribuer ce label.
En Champagne-Ardenne, une liste de 47 édifices a été établie par la Commission régionale du patrimoine et des sites (CRPS), le 14 septembre 2000. 
La labellisation, qui intervient avec l'accord du propriétaire et la pose d'une plaque distinctive, concerne à ce jour une quinzaine d'édifices qui a été labellisée ou est en cours de labellisation dans la région.

Une exposition "Patrimoine du XXe siècle" - Hôtel de Ville de Mézières

Parallèlement à cette remise de label, une exposition présente les cinq monuments de Charleville-Mézières labellisés. Elle illustre la volonté de la Ville, de la Région Champagne-Ardenne et du ministère de la Culture et de la Communication d'accompagner le public dans la découverte de ces réalisations.

Exposition visible du 26 octobre au 9 novembre 2012
du lundi au vendredi, de 8h30 à 12h et de 13h30 à 17h
Hôtel de ville de Mézières à Charleville-Mézières

En savoir plus sur le label Patrimoine du XXe siècle :
Le site sur le « Label patrimoine du XXe siècle en Champagne-Ardenne »
Le site national « Patrimoine du XXe siècle »

PRESENTATION DES CINQ EDIFICES DE CHARLEVILLE-MEZIERES LABELLISES

Mairie de Mézières
1933
E. Chifflot et R. Colle (architectes)
L’hôtel de ville de Mézières fait partie des reconstructions d’après la Première Guerre mondiale. Il se réfère, par ses hautes lucarnes ouvragées et ses clochetons, à l’architecture des bâtiments municipaux de la fin du Moyen Âge et cherche à montrer l’importance historique de la cité. Le style néo-médiéval de la façade fait place au style Art Déco dans le vestibule d’entrée et la grande cage d’escalier. Pour la façade arrière la pierre de taille a été remplacée par la brique. 

Palais de justice
1965
Dupré et suivi Harmel (architectes - maître d'œuvre)
Les architectes ont volontairement abandonné le vocabulaire néo-classique (colonne et fronton à l’antique) couramment utilisé au XIXe siècle pour marquer la puissance judiciaire, au profit d’une architecture, certes majestueuse, mais volontairement dépouillée, lumineuse et ouverte.Le bâtiment est mis en valeur par une large esplanade sur emmarchement. Si le style classique est encore présent, c’est dans une version très épurée : quinze hautes colonnes en béton, en forme de lame, sans décor, supportent un entablement nu et scandent, sur toute sa hauteur et sa largeur, la façade vitrée derrière laquelle prennent place, la salle des pas perdus et des pièces sur étages fermées par des murs-rideaux. 

Bâtiment EDF
5 rue Gervaise1962
André Wogensky (architecte)
Réalisé par l’architecte André Wogenscky, très proche collaborateur de Le Corbusier, de 1945 à 1959, le bâtiment est construit sur une structure très simple : un parallélépipède dont toute l’ossature est en béton. Celle-ci définit quatre niveaux à l’intérieur desquels aucun mur n’est porteur. L’architecte peut ainsi distribuer sans contrainte les espaces intérieurs. À l’avant des longues façades ont été placées, à chaque niveau, des cellules en béton régulièrement disposées, et orientées afin de servir de brise-soleil. Elles protègent les façades des intempéries et diffusent la lumière à l’intérieur. Rideaux et fermetures deviennent alors inutiles. Un dispositif qui se détache sur la surface sombre des allèges des baies apporte à la façade une forte valeur plastique.  

Église Sainte-Jeanne d’Arc 
1932
Pierre Chirol (architecte)
L’architecte rouannais Pierre Chirol a imaginé un grand édifice sur plan centré. Ce type de plan où nef, chœur, et bras du transept ont même longueur est peu fréquent dans les églises ardennaises du XXe siècle ; il a cependant été utilisé dans certains édifices novateurs de l’entre-deux-guerres, comme l’église Saint-Nicaise de la cité-jardin du Chemin-Vert à Reims, en 1926. La structure est entièrement en béton, habillée de moellons de schiste ardennais. Ainsi dialoguent modernité et tradition. À l’intérieur, l’éclairage est apporté par la tour lanterne portée par de grands arcs interrompus et par les baies à remplage en béton des façades. 

Lycée Sévigné
Années 1970
Jean Faucheron (Architecte)
Le premier lycée Sévigné construit en 1886 fut victime d’un incendie en 1967. Sa reconstruction partielle fut alors décidée et confiée à l’architecte Jean Faugeron, célèbre alors pour la commande qui lui avait été faite du pavillon français de l’exposition universelle de Montréal de 1967. Le bâtiment est construit en béton sur un schéma géométrique où les baies régulièrement distribuées se distinguent uniquement par le jeu coloré des allèges. Pour assouplir cette géométrie, l’architecte a placé à l’avant des fenêtres, sur plusieurs niveaux, de fines ventelles verticales en béton, réparties irrégulièrement afin de créer un rythme visuel qui fait toute l’originalité de la construction.  

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