Installé dans les murs du haras national et ouvert au public depuis le 18 juin, le nouveau musée Mathurin Méheut a été inauguré le 1er juillet.

 

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Coupé de ruban © DRAC Bretagne

Un nouveau musée

Après plus d'une année de travaux, le musée Mathurin Méheut a quitté l’étroite maison à pans de bois dite "du bourreau" qui l'abritait depuis 1972 pour rejoindre de nouveaux bâtiments au haras national de Lamballe.

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Inauguration du musée Mathurin Méheut à Lamballe 1er juillet 2022 © DRAC Bretagne

L'architecte briochine Françoise Mauffret a conçu ce musée innovant à l'accessibilité optimale. Une galerie vitrée, dans laquelle est présentée la biographie de l'artiste, assure le lien entre un pavillon d'accueil mutualisé et l'écurie n° 12 du haras. C'est ce bâtiment qui héberge désormais la présentation des collections permanentes du musée et un espace d'exposition temporaire.

Le changement d'espace et de superficie du nouveau musée permet de présenter désormais 260 œuvres sur les 5000 pièces que compte environ la collection. Une tapisserie de 6,50m sur 3m précédemment installée dans le bureau du préfet des Côtes-d'Armor à  Saint-Brieuc y a trouvé sa place. La tapisserie de la mer de Mathurin Méheut, tissée en 1946 à la manufacture des Gobelins, est présentée pour la première fois avec son carton préparatoire en vis-à-vis

 La tapisserie de la mer et son carton préparatoire © DRAC Bretagne

Pour un artiste polyvalent

Mathurin Méheut (1882-1958) naît à Lamballe. Élève de l’École régionale des beaux-arts de Rennes puis de l’École nationale supérieure des arts décoratifs à Paris, il s'établit dans la capitale mais reste très attaché à la Bretagne qu’il sillonne inlassablement au fil de sa carrière et ses voyages.

En tant que peintre, il s'inspire souvent des habitants et des traditions de sa région natale.

L’homme est aussi illustrateur. Il se distingue dès 1910 par ses dessins du milieu marin réalisés dans un contexte scientifique à la station biologique de Roscoff. Sa mission doit durer quelques mois,mais  il y séjourne deux ans et réalise nombre de dessins qui seront publiés en 1913 dans l'ouvrage de référence Étude de la mer. Ses talents et sa curiosité l'amènent à utiliser de  nombreuses techniques  : héliochromie, gravure sur bois, pochoir, lithographie, zincographie, phototypie, offset...

Artiste prolifique, chercheur infatigable, Mathurin Méheut met en œuvre tout au long de sa vie d'autres techniques très variées. Après son voyage dans le Pacifique, l’artiste réalise, dans l’urgence, des milliers de croquis pendant la guerre, de 1914 à 1919.

Décorateur et céramiste, il collabore avec la Manufacture nationale de Sèvres, avec Villeroy et Boch en Sarre, comme avec les faïenceries de Quimper, créant notamment un service de table baptisé La Mer et la vaisselle du restaurant parisien Prunier. Son activité de décorateur trouve également à s'exprimer sur les paquebots. Il est sollicité par trois compagnies : la Compagnie des Messageries maritimes entre 1924 et 1935 (L'Aramis, Le Champollion...), la Compagnie générale transatlantique entre 1935 et 1952 (Le Normandie, L'Ille -de-France...) et la Société française des transports pétroliers entre 1951 et 1957 (Le Sologne, Le Camargue...). Il reçoit des commandes pour 25 navires en tout identifiés à ce jour. Ce monde des paquebots de croisière fait l'objet de la première exposition temporaire du musée :  Paquebots, à la croisée des arts décoratifs visible jusqu'au 8 janvier 2023.

Son activité de décorateur s’exprime également pour des commandes de villas ou de restaurants. Ses décors les plus remarqués sont ceux de Heintz à Pittsburg aux États-Unis ou encore celui de l'Institut de géologie de Rennes, inauguré en 1947. Ce dernier est le seul ensemble décoratif encore visible dans son intégralité.

Mathurin Méheut parcourt la planète. Il se rend en 1913-1914 aux États-Unis, à Hawaï et au Japon grâce à une bourse de la fondation Albert Kahn.  En 1930, il revient au États-Unis (Pittsburg, Pennsylvanie) afin de réaliser le décor de l’auditorium de la conserverie Heinz. En 1932, il transite par Athènes pour rejoindre la Crète où les Messageries maritimes l'envoient préparer le décor de L'Aramis. Il voyage également en croisière vers l’Égypte et l'est méditerranéen et tardivement en Espagne.

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Le Cornac, caséine sur toile, 1920 © DRAC Bretagne

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Arrivée à New York, caséine sur papier © DRAC Bretagne

Pour en savoir plus  :

Le site du musée

Le dossier de presse du nouveau musée et de la première exposition temporaire consacrée aux paquebots :

dossier_de_presse_musee_exposition.pdf

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L'artiste est également à l'honneur au musée de Pont Aven. L'exposition Mathurin Méheut, arpenteur de Bretagne y est présentée jusqu'au 31 décembre 2022.