Les presses écrites et télévisuelles en ont parlé.
Un diagnostic archéologique s’est déroulé du 21 au 24 septembre 2021 sur la plage de la Pointe Faula au Vauclin, avec l’aimable autorisation de la Mairie du Vauclin. À l’origine, ce diagnostic archéologique, exécuté par l’État et mis en œuvre par l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), a été motivé par la découverte d’ossements humains sur la plage : un bras droit et une mâchoire. La question était donc de savoir s’il n’y avait pas un cimetière, colonial ou amérindien, en voie d’érosion du fait des houles marines qui agressent régulièrement le littoral atlantique. Par ailleurs l’on sait depuis les années 1950, grâce aux prospections menées par le Père Pinchon, qu’un site précolombien est tout proche. Selon le Père Pinchon la céramique retrouvée indique une fréquentation au long court de ce rivage, pendant le premier millénaire et jusqu’à la moitié du second.

Si aucun cimetière n’a pu être mis en évidence, les résultats du diagnostic ont permis de déterminer avec précision l’emplacement de nappes d’épandage de mobilier archéologique pouvant être rattachées à plusieurs périodes précolombiennes, de la plus ancienne à la plus récente.

Outre des tessons de céramiques, les archéologues, Anne Richier et Nicolas Weydert, ont fait une belle moisson : outillage sur coquillage, éléments de parure, silex probablement en provenance d’Antigua qui atteste d’échanges lointains !

Mais le plus remarquable reste une tête de fémur humain qui aurait été débitée avec un objet tranchant et aurait (à confirmer) aussi subi l’action du feu. L’essentiel du mobilier céramique montre une présence de la culture Suazoïde, celle-là même que l’on rattache à la présence des Caraïbes.

Or, de nombreux témoignages datant de la période des premiers contacts entre indiens et colons nous relatent des scènes de cannibalisme pratiquées par les Caraïbes.

Doit-on alors mettre en relation ces récits avec la découverte du Vauclin ? Après une analyse plus poussée nous pourrons alors suggérer ou pas qu’une scène de cannibalisme aurait bien eu lieu à la Pointe Faula. Ce serait la première fois qu’un indice pouvant être rattaché à des pratiques cannibales pourrait être archéologiquement attesté.

On le voit, un diagnostic (et non une fouille) archéologique peut apporter des informations inédites et dans le même temps confirmer ou infirmer ce que nous savons déjà d’un territoire. C’est pourquoi la DAC conseille à ceux qui aménagent le territoire (construction de routes, de maisons, de commerces, de parking …) de consulter ses services patrimoniaux bien en amont d’un projet, avant même que la demande de permis de construire ou d’aménager n’ait été déposée. La loi, à travers l’article R523.14 du livre V du code du patrimoine permet à tout un chacun de demander au service archéologique la mise en œuvre d’un diagnostic archéologique anticipé. Cette possibilité permet de mieux intégrer la sauvegarde du patrimoine archéologique tout en limitant les inconvénients, en terme de planning, que génère la réception d’une prescription d’archéologie préventive à quelques mois du début des travaux.

Petit nucléus en silex sans doute en provenance d’Antigua

Herminette en lambi

Tête de fémur humain probablement découpée et brûlée