Monsieur le Ministre,

Madame la Maire,

Madame la Présidente du Conseil régional,

Chers amis,

Chers amis de la culture,

Chers amis de la France,

 

Bienvenue à tous.

 

Je suis très heureuse d’être avec vous ce soir, de vous accueillir à l’Opéra Garnier pour le lancement de cette saison culturelle 2017. Nous voulons dire et redire au monde, à travers vous, que la France reste et restera plus que jamais fidèle à sa vocation, sa vocation culturelle, sa vocation d’ouverture et que nous ne reculerons en rien devant les intimidations, devant le conservatisme, devant la frilosité, devant les murs réels ou symboliques que d’autres érigent.

Dans ce lieu même, il y a plus d’un siècle et demi, Paris se définissait comme la capitale mondiale des arts et de la culture.

 

Lors de l'inauguration de l'Opéra Garnier, le Président de la République d’alors se tenait aux côtés du lord-maire de Londres, du bourgmestre d’Amsterdam, de la famille royale espagnole et de près de deux mille invités venus de l'Europe entière et peut-être d'ailleurs.

 

C’est à Paris que se sont toujours donné rendez-vous les artistes, les créateurs du monde entier. Ils ont toujours été ici chez eux, dans un creuset exceptionnel pour la création, pour les avant-gardes, pour l’ouverture à toutes les esthétiques et à toutes les sensibilités.

 

 

De Minnelli avec son Américain à Paris au son de la musique de Gershwin, à Minuit à Paris de Woody Allen, en passant par Prêt-à-porter de Robert Altman, ou par Hugo Cabret de Scorsese, les plus grands cinéastes américains ont rêvé cette ville, cette ville qui bruisse de tant de talents pour la peinture, pour la littérature, pour le théâtre, pour le cabaret ! Encore aujourd’hui, les tournages de cinéma se multiplient dans la capitale.

 

Cette effervescence a toujours attiré les passionnés, les amateurs d’art. Nos musées, nos conservateurs, nos marchands ont parcouru tous les continents et ont su reconnaître et valoriser, souvent avant l’heure, les talents du monde entier. C’est vrai pour le jazz, pour la mode, pour le design, pour la photographie.

 

Sergueï Chtchoukine, dont la Fondation LVMH a montré l’extraordinaire collection récemment, y côtoyait les artistes et l’art en train de se faire. Encore tout récemment, un couple d’Américains, Spencer et Margaret Hays, nous ont fait, pour le musée d’Orsay, le plus important don jamais recensé depuis 1945, constitué de chefs-d’œuvre de l’impressionnisme.

 

Aujourd'hui, comme hier, le rayonnement de notre pays dans le monde est porté par la richesse de la culture, et je dirais même, le définit.

 

On prête au poète américain Emerson ces mots : « L’Angleterre a bâti Londres pour son propre usage, la France a bâti Paris pour le monde entier », sans offense pour nos amis britanniques. C’est en effet le monde qui vient à Paris, au point d’en faire la première destination touristique au plan mondial. Parce que la culture est une destination à part entière.

 

Elle fait partie des gènes de notre pays et cette conception, cette idée de la France, est indissociable de l’héritage des Lumières.

 

Alors, oui, les attentats de 2015 et 2016 nous ont touchés en plein cœur en visant justement la culture, en visant cette fête, que décrivait Hemingway, en visant le monde des idées,  des moments de partage et de rassemblement.

 

Mais, face à ces attaques, à aucun moment nous n’avons imaginé céder à l'intimidation. Au contraire, nous avons favorisé davantage ces moments de partage auxquels seule la culture donne accès, nous avons revendiqué encore plus haut et plus fort notre patrimoine vivant, intemporel, qui appartient à tous, et nous avons redoublé d’efforts pour que partout naissent ces émotions qui sont fondatrices et constitutives de l’humanité. Jamais il n’y a eu autant de monde que dans les festivals cet été, justement, en 2016.

 

Nous avons décidé d'ouvrir plus grandes encore les portes de nos musées, de nos salles de spectacle, de nos théâtres, de nos cinémas, de tous les lieux de culture. Et c’est pour cela aussi que nous avons décidé de lancer et de promouvoir cette saison culturelle 2017.

 

Tous les arts, dans leur diversité, auront leur place et ont leur place dans ce rendez-vous dans les mois qui viennent. Vous en avez la preuve avec les expositions, les spectacles, les visites qui vous sont proposés et offerts.

 

 

Cette initiative que nous avons prise de vous présenter la saison culturelle 2017 est née d’une mobilisation collective. Du côté de l’Etat, nous avons augmenté le budget du ministère de la Culture pour dépasser le fameux 1% du budget de l’Etat. Mais nous avons surtout constitué une « équipe France » avec la ville, avec la région, que je salue, pour rétablir la confiance avec les touristes, français comme étrangers, pour leur donner le goût de venir ou de revenir.

 

Parce que, pour demeurer fidèle à ce qu’elle est, la capitale du monde, des arts, Paris a besoin de visiteurs étrangers, elle a besoin de rencontres, elle a besoin de tisser des liens, d’ouverture et de liberté. Nous avons accueilli encore ce matin, au Louvre, une grande conférence internationale de donateurs pour la sauvegarde des patrimoines culturels en danger.

 

Cette saison culturelle se concrétise notamment par un voyage de presse pour 80 journalistes étrangers qui sont venus de plus de trente pays, que je veux remercier et saluer.

 

Elle se concrétise aussi par la mise en ligne d’un agenda culturel de plus de 500 événements à venir dans les prochains mois en Ile-de-France.

 

Elle se concrétise aussi par un film que nous allons découvrir, qui a été réalisé par Mélanie Laurent.

 

Elle se concrétise enfin par la campagne de communication internationale, organisée par Atout France et qu’a évoquée Matthias Fekl. Vous découvrirez en avant-première les affiches de la campagne sur quatre événements culturels dans le Grand Foyer de l’Opéra tout à l’heure au son, donc, de la French touch électro.

 

 

Pour finir, je voudrais citer une chanteuse, la chanteuse canadienne Joni Mitchell qui, dans Free man in Paris, chantait – je ne chanterai pas, mais je vais la citer – : « Descendant les Champs-Elysées / allant du café au cabaret (…) J’étais un homme libre à Paris / Je me sentais sans entrave et vivant ».

 

Vive la liberté ! Vive la France !