Après New York, Londres et Milan, la Semaine de la mode a débuté le 23 septembre à Paris. Au cours de ce marathon de 93 défilés, une nouvelle marque de prêt-à-porter sera présente, pour la première fois, sur les podiums : Coperni Femme. Rencontre avec ses deux créateurs, prix de l'Andam 2014 des premières collections.

Naissance d'une marque. Sébastien Meyer et Arnaud Vaillant, vingt-cinq ans, ont « grandi dans le sud », l’un à Marseille, l’autre à Béziers, avant de rejoindre Paris pour intégrer l’École Mod’Art international. Ce choix, à les entendre, s’est fait « un peu par hasard »… Mais, bien leur en a pris, puisque de leur coup de cœur personnel et artistique est né un duo gagnant : 1er Prix Mod’Art International en 2010, création en 2013 de leur propre marque de prêt-à-porter COPERNI FEMME, laquelle est couronnée dès l’année suivante par le prestigieux prix Andam des premières collections. Cette distinction apporte une véritable « caution » à leur travail, en plus d’une couverture médiatique « incroyable » (Vogue, Vanity Fair, M le magazine du Monde, Grazia, etc.).

A suivre. Depuis, Sébastien Meyer et Arnaud Vaillant sont les deux noms à suivre dans le milieu de la mode. Parce qu’ils ont fait de leurs différences une compétence : Sébastien est, en effet, le « créatif », tandis qu’Arnaud a « le sens des affaires ». Et c’est « ensemble » que les deux hommes mènent de front les travaux de création et de promotion, avec la même exigence et le même enthousiasme. Leur volonté ? Créer une ligne « portable » ;loin donc du vêtement haute-couture, souvent recherché et sophistiqué, mais… « immettable ». « Ça sert à quoi ? » Cette question semble façonner leur ligne « simple » dans sa forme, mais « créative » dans ses moindres détails. « J’aime laisser croire qu’un vêtement est simple, alors qu’il faut plusieurs minutes pour le comprendre », confie Sébastien Meyer. COPERNI FEMME crée ainsi des multitudes de surprises dans les tissus, les coutures, les pliages, à l’intérieur de coupes faussement classiques, dont les courbes et la structure donnent une impression de mouvement.

Coperni fan. Le fait de travailler en duo est, selon eux, la clé de leur succès. Le 29 septembre, Sébastien Meyer et Arnaud Vaillant présenteront aux Arts Décoratifs devant la presse internationale leur prochaine collection, tout en étant assurés de vendre leur première saison automne-hiver en exclusivité chez Opening Ceremony. Ils envisagent ensuite d’exposer dans une petite sélection de magasins parisiens qu’ils affectionnent et dont l’identité correspond à l’image de la marque. Lorsqu’on leur demande de porter un regard sur l’enseignement de la mode en France, ils regrettent que les formations ne soient pas « mieux positionnées dans le réseau international, ouvertes aux réalités du marché, confiantes dans la créativité de sa jeunesse et à la pointe des réseaux sociaux ». Instagram, Facebook, Twitter… sont aujourd’hui des outils de communication incontournables dont Arnaud Vaillant et Sébastien Meyer ont su particulièrement bien se saisir. « Liker » : #COPERNIFEMME
 

La mode, une industrie culturelle à part entière

Si « la mode reste évidemment un art, hautement porté par les valeurs culturelles », elle est aussi, selon Nathalie Dufour, la très influente directrice de l'Andam (Association nationale de développement des arts de la mode), un « vecteur essentiel du rayonnement [de la France]. Pour l'accentuer, aborder le versant économique de la mode est indispensable ». Dans un modèle industriel disparate – il va des très grands groupes internationaux aux petites marques locales – un élément est particulièrement important : le soutien aux entreprises émergentes, les plus fragiles en même temps que porteuses de créativité et d'invention. C'est l'un des rôles que s'est assignée l'Andam.
Par ailleurs, les jeunes créateurs de mode peuvent trouver auprès de l’IFCIC (Institut pour le Financement du Cinéma et des Industries Culturelles) un accompagnement financier adapté à leurs besoins, grâce à deux dispositifs complémentaires créés en 2012 : un fonds d’avances remboursables et un fonds de garantie dédié. Depuis leur lancement en 2012, ces fonds ont déjà soutenus plus d’une trentaine de jeunes entreprises de création.