Le 16 février, le ministère de la Culture et de la Communication a reconduit l’appel à projets "action culturelle et langue française". La clôture de la nouvelle édition de cet appel à projets est fixée au 31 mars 2017.
Une démarche fédératrice
Mettre en lumière la grande diversité des démarches visant à développer la pratique du français par le truchement de la pratique artistique : telle est la principale ambition de la journée de restitution organisée le 12 décembre 2016, au cinéma Le Méliès, à Montreuil, par la délégation générale à la langue française et aux langues de France (DGLFLF). Une ambition à la mesure du succès de l’appel à projets doté de 1 M€ lancé un an auparavant par le ministère de la Culture et de la Communication. A l’issue de cette démarche, qui s’est clôturée le 12 octobre 2015, on comptait pas moins de 713 propositions réparties sur l’ensemble du territoire, dont 146 ont été retenues. Un succès qui justifie amplement la reconduction en 2017 de l’appel à projets.
L'action culturelle et artistique permet de réduire les inégalités face au français
Bénéfices linguistiques, mais aussi culturels, sociaux et personnels
Destiné à réaliser une évaluation qualitative de l’appel à projet, un rapport remis à la DGLFLF en septembre 2016 a permis de dégager les grandes orientations des initiatives retenues. Avant toute chose, c’est le caractère « expérimental » de l’appel à projets qui est reconnu. Selon 93 % des porteurs de projet interrogés, « ce dernier n’est en rien la reconduction d’une action menée par le passé ».
Le rapport se penche ensuite sur « les objectifs » de l’appel à projet. Là aussi, pour une très grande majorité des personnes interrogées (92%), ces objectifs – il s’agissait de réduire les inégalités face au français, en particulier chez les jeunes de 16 à 25 ans sans emploi ni qualification et les personnes placées sous main de justice – ont été « largement atteints », notamment parce que l’apprentissage passe par un détour artistique et culturel. « De façon quasi-unanime, analyse le rapport, il est relevé que l’action culturelle peut entraîner des bénéfices proprement linguistiques, à l’écrit comme à l’oral, mais aussi culturels, sociaux et personnels ».
Variété des initiatives, démarche durable
Autre point soulevé par le rapport : la grande diversité des pratiques culturelles. Les différents projets ont en effet touché à de très nombreux domaines culturels : lecture publique, ateliers d’écriture, musées, théâtre, cinéma, arts de la parole (slam, rap), parole publique et citoyenne, numérique… Plus encore, ils ont donné lieu, de façon très symptomatique, à une action transversale et transdisciplinaire.« Le détour par l’action culturelle donne aux participants du "pouvoir d’agir" », résume le rapport.
Dernier élément : l’inscription de l'apprentissage de la langue dans des actions culturelles débouche sur une démarche durable.« La grande majorité des actions menées (81 %) ont donné lieu à des restitutions publiques (spectacles ou lectures, expositions, projections, visites commentées d’un site patrimonial) »,note ainsi le rapport. « Parce qu’ils mobilisent des démarches de création artistique ou culturelle, la quasi-totalité des projets (86 %) ont donné lieu à des productions : outils susceptibles d’être ensuite reproduits et diffusés (25 %) ; créations (livres ou brochures, films, expositions ou réalisations plastiques, enregistrements, jeux...), le plus souvent collectives, susceptibles d’être montrées, voire conservées en tant que trace, objet-mémoire du projet (75 %) ».
Reconduction de l'appel à projets "maîtrise du français" en 2017 : le calendrier
La reconduction en 2017 de l'appel à projets doit permettre, à travers des expériences de pratiques artistiques et culturelles, de renforcer les capacités d’expression en français. Il s’adresse en particulier aux jeunes en situation de fragilité linguistique dans les activités hors temps scolaire, aux jeunes de 16 à 25 ans sans qualification et sans emploi, aux personnes pour lesquelles le français n’est pas une langue maternelle, aux personnes en situation d’illettrisme, aux personnes détenues ainsi qu’aux jeunes relevant de la protection judiciaire de la jeunesse.
Deux grands types de projets sont susceptibles d’être soutenus :
- des projets locaux qui mettent les dispositifs d’action culturelle (lecture publique – bibliothèques, médiathèques –, spectacle vivant, arts de la parole, accès au patrimoine, cinéma, médias et pratiques numériques...) au service de la maîtrise du français pour les publics visés ;
- des projets qui permettent de doter les réseaux de la culture, de l’insertion, de la formation, de la justice, du champ social et socio-éducatif, d’outils de formation ou de kits d’intervention, aisément transposables dans d’autres contextes.
15 février 2017 > Diffusion de l'appel à projets
31 mars 2017 > Clôture de l'appel à projets
1er avril – 15 mai 2017 > Instruction des projets locaux par les DRAC et transmission des avis à la DGLFLF / Instruction des projets d’outillage par la DGLFLF
15 – 31 mai 2017 > Réunions du comité de sélection
Début juin 2017 > Annonce des résultats et notification aux porteurs de projet