Lors de la deuxième édition des Rendez-vous du design, Aurélie Filippetti et Arnaud Montebourg ont posé les jalons d'une politique nationale en faveur du design. Pour lui donner tous les moyens d'incarner un véritable souffle culturel.
Nouveau souffle. Faire vivre ensemble l'industrie et l'art : telle est l'ambition partagée d'Aurélie Filippetti et d'Arnaud Montebourg, lors de leurs discours de clôture lors de la deuxième édition des Rendez-vous du design, qui s'est tenue mardi 15 octobre au Palais de Tokyo, à Paris. « Faire changer les mentalités, bousculer les stéréotypes », a souligné la ministre de la Culture et de la Communication, afin de « créer une véritable culture du design ». « Un souffle culturel », a pour sa part défendu le ministre du Redressement productif pour illustrer la forte mobilisation en faveur du design, pointer ses enjeux économiques, et l'impliquer dans tous les aspects de notre vie quotidienne.
Un art de vivre. Le design, cette « recherche d'un art de vivre en accord avec son temps » pour reprendre les mots de la créatrice Charlotte Perriand (1903-1999) cités par la Ministre, doit s'appuyer sur la formation, la recherche, un développement important et novateur de sa diffusion, la défense du statut de créateur. La culture du design doit se construire dès le plus jeune âge, a rappelé Aurélie Filippetti, et rejoindre «la priorité des priorités » du ministère de la Culture et de la Culture, l’Éducation artistique et culturelle (EAC). L'accent doit être mis sur la formation et rendre « plus lisible, plus visible » l'offre des 45 écoles d'art et de design. Il faut, a dit la Ministre, favoriser la mobilité des enseignants, développer les doctorants et la recherche en design, « créer des pôles d'excellence ». Et apporter, a-t-elle souligné, « une dimension internationale » au design français, à ses étudiants avec des diplômes « connus et reconnus ». La culture du design doit toucher un public toujours plus large, et en complément aux lieux déjà existants (festivals, Designer's days, Cité du design à Saint-Étienne, Le lieu du Design en Île de France...) s'implanter dans tout le territoire, pour toutes les collectivités. L’État doit se montrer exemplaire et inventer, comme le propose la Ministre « un système d'expositions mobiles sur une péniche ». Les créateurs indépendants seront réunis sous un nouveau statut, à l'étude, de designers-auteurs. Ce dispositif global pose les jalons du « redressement productif » indissociable selon Aurélie Filippetti du « redressement créatif ».
Vision du futur. Il faut trouver des « nouvelles formes d'alliance », a affirmé Arnaud Montebourg pour souligner le « rôle de l’État dans la politique industrielle ». Avec en première ligne des mesures de financement : un traitement fiscal avec l'ouverture du crédit d'impôt aux dépenses du design des PME. Les dépenses de design dans les aides à l'innovation apportées par la Banque publique d'investissement (BPI-France) seront intégrées. Le design sera reconnu dans le Programme des investissements d'avenir (PIA) afin d'obtenir une dotation dédiée. Enfin, une fondation pour le design associant sphères publique et privée financera cette politique. Il faut, a martelé le Ministre « abattre les cloisons », mêler les talents, joindre toutes les forces pour mobiliser et unir les entreprises, les industries, les créateurs. Plus qu'une politique, c'est une « évidence culturelle » qui doit s'imposer pour changer en profondeur la société française et incarner avec le design l'innovation, la rénovation et une vision du futur.