Le 10 juillet, le Centre des monuments nationaux (CMN) a cent ans. Philippe Bélaval, son président depuis 2012, nous livre sa réaction à chaud sur cet anniversaire.
De la Caisse des monuments historiques et préhistoriques au Centre des monuments nationaux, de nombreuses appellations ont scandé la vie de l'établissement...
En effet ! La mention initiale de « monuments préhistoriques » peut étonner. Pourtant, elle s'explique aisément : dans les premières années du siècle, il y avait déjà des grottes néolithiques qui commençaient à être connues. Le terme de « Caisse », quant à lui, renvoie au mécanisme financier qui fonde notre établissement : rassembler les recettes de la visite des monuments pour alimenter les dépenses d'entretien et de restauration. Ensuite, le champ d'action s'est étendu jusqu'à devenir ce que nous sommes aujourd'hui : un « opérateur intégré », c'est à dire un acteur pourvu de l'ensemble des missions relatives aux monuments historiques. La conservation et la restauration, notre mission originelle, mais aussi l'ouverture au public, la valorisation culturelle et commerciale, les éditions... : nous pouvons tout faire.
Comment, dans ce cas, envisagez-vous l'avenir ?
Nous devons faire en sorte que ce modèle économique si original reste robuste malgré les contraintes qui pèsent sur les finances publiques et sur l'économie du pays. La recherche de nouvelles formes de mécénat est très importante à cet égard, car nous ne pouvons renoncer à aucune forme de ressources. Nous devons continuer à être disponibles pour le patrimoine national. Notre réseau vient encore de s'agrandir, avec l'ouverture au public du Fort de Brégançon. L'arrivée de l'Hôtel de la Marine est en arbitrage. Il ne faut pas exclure que d'autres monuments historiques appartenant à l'Etat ou aux collectivités territoriales nous rejoignent.
"un réseau de monuments incomparable"
En cette année de centenaire, comment comptez-vous associer le public ?
Des manifestations labellisées seront proposées à notre public dans plusieurs monuments du réseau. Des expositions, des concerts, , reviendront cent ans en arrière, et apporteront l'authenticité et l'émotion d'une telle célébration. Hier à Carnac, je visitai une exposition retraçant cent ans de photographies des sites mégalitiques de Bretagne. Le 11 novembre, l'Arc de Triomphe accueillera des photos de Poilus, ce qui jettera un pont entre le centenaire du CMN et celui de la Grande Guerre. L'Orchestre de Paris jouera des musiques du début du siècle dans des lieux d'exception comme l'abbaye du Mont Saint-Michel ou le château de Cadillac.
Quels sont vos sentiments, au moment où débute le centenaire du CMN ?
Cent ans d'activités au service du patrimoine, cela crée une tradition. Aujourd'hui, l'établissement occupe une position centrale au sein du ministère de la Culture et de la Communication, et dans la vie culturelle tout entière. Il représente un réseau de monuments incomparable, avec des sites prestigieux, tous plus beaux les uns que les autres. Nos équipes sont très attachées à ces monuments. C'est pour eux un moment de fierté et de confiance dans l'avenir, puisqu'il a été possible, en tout juste quatre générations, de porter à ce niveau le patrimoine français ! Nous avons la passion des monuments historiques, et également la passion de faire partager cette passion.
Visiter le fort de Brégançon
Pour la première fois de sa longue histoire, le fort de Brégançon – l'une des demeures du président de la République – est ouvert au public. Les aménagements intérieurs ainsi que les jardins de ce monument du XIIIe siècle situé sur la côte varoise sont proposés aux visteurs. Pour cette première année d'ouverture, le Centre des monuments nationaux accueille les visiteurs pendant la haute-saison, du 29 juin au 28 septembre 2014.
Réservation obligatoire auprès de l'office du tourisme de Bormes-les-Mimosas