Développement de l’offre légale, chronologie des médias, exception culturelle… Un an après son arrivée rue de Valois, Aurélie Filippetti répond aux questions de Laurent Carpentier dans l’édition du Monde datée du 18 mai.

La mission Lescure  sur la politique culturelle à l'ère des contenus numériques propose notamment de taxer (très faiblement) les smartphones et les tablettes pour financer la transition numérique des industries culturelles. Aurélie Filippetti reconnaît que « le gouvernement a pour doctrine de ne pas créer de nouvelles taxes. Mais, en l'occurrence, il s'agit d'une contribution qui permettrait de suppléer la diminution progressive de la taxe de copie privée. Ce n'est pas une nouvelle fiscalité, mais un aménagement de l'assiette existante... »

La Ministre souligne également que « même s'il y a des inquiétudes légitimes au sein de l'écosystème, la principale réussite du rapport Lescure, c'est de montrer que nous sommes face à un panorama global, cohérent et que les concessions consenties ici sont compensées ailleurs. C'est ce qui en fait le succès. »

A ceux qui s’inquiétaient, il y a un an, de la possible disparition de la Hadopi, la Ministre répond que le rapport Lescure prévoit « en échange » un développement de l’offre légale ou encore l’adaptation de la chronologie des médias. D’ailleurs si la Hadopi disparaît, sa mission demeure et sera confiée au CSA. Et, en tout état de cause, il faut se réjouir de la suppression de la coupure d’accès à internet, « une atteinte aux liberté individuelle ».
 
La révision de la chronologie des médias ne se fera pas au détriment des exploitants. « Un film de cinéma, c’est fait pour être vu au cinéma ». Mais certains films ne rencontrent pas leur public en salle. D’où l’intérêt d’envisager certains ajustements et de permettre à ces films d’être diffusés sur d’autres support plus rapidement, pour toucher d’autres publics.
« Aujourd’hui, la culture est un enjeu géopolitique pour l’Europe ». Préserver l’exception culturelle, rappelle Aurélie Filippetti est une nécessité comprise par au moins treize de nos partenaires européens. (Exception culturelle : la France n’est pas seule !). Il en va notamment de la survie de l’industrie du livre, de la musique et du cinéma sur notre continent.