Création d’un nouveau fonds d’aide et élargissement du crédit d’impôt, telles sont les mesures annoncées le 19 octobre par Fleur Pellerin en faveur du secteur du jeu vidéo. « Le gouvernement croit en vos capacités à créer de l’emploi et à faire rayonner la culture française », a assuré la ministre aux professionnels du secteur.

Des indicateurs à la hausse. Depuis de nombreuses années, le secteur du jeu vidéo est un secteur clé des industries culturelles hexagonales. D’où l’importance que revêt, chaque année, la publication du baromètre du Syndicat national du jeu vidéo en France, véritable indicateur de la santé du secteur. Cette année dévoilés dans les locaux de Dontnod Entertainment, une entreprise du secteur, les indicateurs sont repartis à la hausse. Avec 3,8 milliards de chiffre d’affaires en 2014, le jeu vidéo se place en deuxième position des industries culturelles en France, derrière le livre, mais devant le cinéma et l’audiovisuel. Autre résultat remarquable : la situation de l’emploi. Avec près de 2/3 des salariés en contrats à durée indéterminée (CDI), le jeu vidéo témoigne, selon Fleur Pellerin, d'une réelle « confiance en l’avenir ». Enfin, le terreau économique du secteur a connu une importante diversification. À côté de résultats à l’export en nette augmentation, le secteur du jeu vidéo a su développer un tissu solide de jeunes entreprises, dont la force est d’avoir placé l’innovation et la création au cœur de leur projet. Ainsi, les 3/4 des entreprises sont des développeurs contre 60% en Europe ; et 80% des projets en cours sont des projets nouveaux. « Tout cela permet aujourd’hui à la France d’être dans le trio de tête des pays les plus attractifs en la matière, juste derrière les États-Unis et le Canada »,a résumé la ministre.

Un nouveau fonds d’aide. Pour rendre le secteur encore plus attractif, Fleur Pellerin a annoncé l’intensification de mesures d’accompagnement de l’État. D’abord, en élargissant le crédit d’impôt pour le jeu vidéo, qui permet de déduire 20% des dépenses engagées sur des projets qui contribuent à la diversité et à la création française et européenne. « La décision que le gouvernement a prise de l’élargir en 2014 aux jeux pour adultes a permis d’attirer ou de relocaliser, sur notre territoire, des projets narratifs innovants et ambitieux. Ce sont près de 50 millions d’euros d’investissements qui ont été relocalisés en France », a assuré la ministre. Autre mesure : la création d’un fonds d’aide au jeu vidéo de 20 millions d’euros, financé par le Centre national du cinéma (CNC), l’Institut de financement du cinéma et des industries culturelles (IFCIC) et la Caisse des dépôts. Il fournira des prêts aux entreprises du secteur dès 2016. « C’est un fonds d’avances remboursables aux entreprises de l’image animée et du numérique, a détaillé la ministre. Le sous-fonds jeu vidéo, déjà doté de 5M€, devrait être abondé de 15M€ très prochainement par la Caisse des Dépôts. Il pourra prêter jusqu’à 2M€ d’avances participatives aux entreprises du secteur sur un ou deux ans. Il devrait contribuer lui aussi à mieux structurer l’activité, en soutenant en priorité ceux qui portent des projets de développement à l’international ».