Le Cycle des Hautes Études de la Culture s'organise pour maintenir une continuité en tenant compte des contraintes sanitaires.
Les mois de septembre et octobre 2020 ont été l'occasion, pour les auditeurs de la première Session, de se retrouver pour deux modules en présentiel, avant un dernier module qui se tiendra les 28 et 29 janvier en visioconférence.
Après des travaux à Marseille et à Paris en septembre et octobre, les auditeurs de la seconde Session expérimentent eux-aussi les VisioCHEC. Retour sur les rencontres organisées en novembre et décembre, en attendant les retrouvailles dans les lieux de culture.

 

Novembre : ses conférences VisioCHEC sur les enjeux culturels européens pour les auditeurs de la session 20-21

Initialement prévu à Bruxelles, le module sur les enjeux européens et internationaux a été réorganisé entre report en présentiel au printemps 2021 et maintien de quelques rencontres en visioconférences ces 19 et 20 novembre, afin de dialoguer autour des grands enjeux culturels européens.

Dans un contexte sanitaire particulier, les auditeurs de la session 20-21 ont eu la possibilité de se retrouver à distance pour échanger sur quelques grandes problématiques culturelles européennes : coopérations interculturelles, culture et intelligence artificielle, régulation des plateformes audiovisuelles et programmes de soutien au secteur culturel .

« Quel avenir pour l’Europe des masques ? », telle fut la question posée par Arūnas Gelūnas, ancien ministre de la Culture de Lituanie et directeur général du Musée national d’art de Lituanie ayant ouvert cette session. En compagnie de Jean-Marie Sani, directeur de l’Institut Français de Lituanie jusqu’à très récemment, il a dessiné les axes de la coopération culturelle entre France et Lituanie, et plus largement ont été abordés l’ensemble des réseaux de coopération culturelle en Europe. Entre co-création de projet, échanges d’expertise et diplomatie d’influence, c’est tout un faisceau d’échanges et d’enjeux qu’ont pu découvrir les auditeurs.

Cette première journée s’est ensuite poursuivie avec l’intervention de Stéphane Séjourné, député européen. Ce dernier a plus particulièrement présenté, après un éclairage sur les changements récents dans les positionnements du Parlement Européen, son rapport concernant les liens entre développement des technologies, intelligence artificielle et droits de propriété. Les échanges ont porté notamment sur les défis que posent les mutations en cours, sur le plan éthique mais aussi juridique, avec la nécessité  de mettre en place une protection adéquate des droits d’auteur.

Les auditeurs ont ensuite eu l’opportunité d’échanger avec Laurence Farreng, députée européenne et membre de la commission de la Culture et de l’Education. Entre présentation générale des enjeux de la culture au sein des institutions européennes et explicitation du travail de reconnaissance et de législation du secteur, c’est l’ensemble des rouages et des enjeux clés qui ont été mis au jour. De la directive SMA, en passant par les enjeux de diversité culturelle et linguistique et les questions de transition écologique, la nécessité de faire de l’enjeu culturel une réponse à la crise actuelle a irrigué l’ensemble du débat.

Pour poursuivre les réflexions et comprendre les dispositifs mis en place par l’Union Européenne, la dernière demi-journée a permis de présenter le programme EUROPE CREATIVE ainsi que les actions menées par la direction générale Éducation, Jeunesse, sport et culture. Catherine Magnant, responsable des politiques culturelles et de la coopération avec les États membres, accompagnée d’Arnaud Pasquali ont proposé un panorama large des actions impulsées par la nouvelle mandature, notamment la création d’un Bauhaus européen, ainsi que les options prises pour une meilleure prise en compte des industries culturelles et créatives (ICC). Enfin, pour approfondir ces problématiques liées au numérique, Emmanuel Joly et Sarah Brunet, membres de la DG Connect de la Commission européenne, ont expliqué les mécanismes du dispositif de soutien MEDIAS, permettant de soutenir la production audiovisuelle européenne.

Ces différentes interventions auront ainsi permis de faire un tour d’horizon concernant l’inclusion des problématiques culturelles dans l’écosystème européen, dans une période de crise et de redéfinitions majeures.

 

Décembre : deux visio-CHEC uniques pour prendre de la hauteur dans cette période singulière

Les 10 et 11 décembre 2020 ont été l’occasion pour les auditeurs de se retrouver à distance, avant un module consacré au  Médias et aux Industries Culturelles qui se tiendra, en visio-conférence également, les 21 et 22 janvier.

Le 10 décembre, Barbara Cassin, Philosophe, Philologue et Académicienne, accompagnée de Paul de Sinety, Délégué général à la langue française et aux langues de  France, a mis à l’honneur le plurilinguisme, thème tout à la fois complexe et porteur de sens aujourd’hui. Du dictionnaire des Intraduisibles, en passant par l’exposition Après Babel, Traduire ou l’initiative qu'elle a promue des Maisons de la Sagesse-Traduire, c’est tout à la fois un voyage intellectuel et de terrain que Barbara Cassin a proposé aux auditeurs.

La journée du 11 décembre à quant à elle proposé un moment spécifique consacré à l’impact du distanciel dans le champ de la culture. Intitulée En ligne, en live, à distance : un champ d'expérimentations pour la culture ? Cette rencontre était l'occasion de prendre le temps de réfléchir ensemble aux  nouvelles formes de création et de diffusion en ligne qui s'inventent dans ce contexte de la fermeture des  lieux de spectacle. 

Une exploration à la fois ouverte et critique a été proposée par  Franck Bauchard, auditeur de cette session et conseiller territorial chargé du numérique dans le Grand Est, précédemment directeur-fondateur du centre de culture contemporaine de Montpellier, « La Panacée». Après une mise en perspective historique, il est ainsi revenu sur quelques initiatives théâtrales mises en place pendant le deuxième confinement pour tenter d'interroger ce qui, du point de vue de la création et de la réception du public, pouvait s'y jouer de nouveau. Un coup d’œil à la scène artistique américaine et anglaise a également donné du relief aux discussions.

C’est ensuite l’artiste et enseignante-chercheuse Gwenola Wagon qui est venue présenter ses travaux artistiques, et montrer comment de nombreux artistes s'emploient à jouer et déjouer les dispositifs numériques qui accompagnent nos vies en permanence et à  détourner la distance pour inventer des modes d'expressions collectifs (l'image illustrant cette actualité est tirée de son film Globodrome)

Pour conclure cette après-midi, Romain Delassus et Dorian Bardavid sont venus présentés l’initiative du Ministère de la Culture #culturecheznous, toute à la fois porteuse d’innovations et de consolidations à entreprendre sur le long terme. Ainsi, la complémentarité de ces interventions a mis en lumière un grand nombre de problématiques et d’innovations du moment dans le secteur culturel.