« Pour moi, tout a commencé en classe de troisième, à l’occasion d’un stage auprès d’une marqueteuse qui avait des étoiles plein les yeux quand elle parlait de son métier. Sur ses conseils j’ai postulé à l’Ecole Boulle où j’ai rapidement opté pour le tournage sur bronze, embarqué par la passion de l’enseignant. Après mon diplôme des Métiers d’Art (DMA), j’ai exercé quelques années chez des grands bronziers privés puis j’ai tenté le concours du Mobilier National qui crée et restaure des dizaines de milliers de meubles et d'objets destinés aux lieux rattachés au Président de la République, aux ministères ainsi que les ambassades de France à l'étranger.

« Autonomes et solidaires »

Cela fait maintenant quatre ans que je travaille à l’atelier de Lustrerie bronze. Nos interventions vont du simple nettoyage in situ à la restauration intégrale de lustres, d’horloges ou d’ornements mobiliers. Nous sommes souvent amenés à démonter des centaines de petites pièces et parfois même à recréer des éléments à l’identique. Pour l’instant, les deux objets qui m’ont le plus marqué sont le gigantesque lustre que nous avons installé dans le vestibule d’honneur de l’Élysée et la torchère du sacre de Napoléon qui nous a occupés pendant un an avant d’aller en dépôt au Louvre. Dans l’atelier, nous sommes six restaurateurs dont un responsable, c’est vraiment peu au regard du volume de la collection du Mobilier National ! Cela nous oblige à être aussi solidaires qu’autonomes et créatifs… C’est ce qui rend ce métier passionnant au quotidien ! »