Les affaires culturelles au temps d'André Malraux, 1959-1969. Actes des journées d'étude des 30 novembre et 1er décembre 1989, édité par Augustin Girard et Geneviève Gentil, La Documentation française, 1996, 522 p.

Dans une vie qui fut d'un bout à l'autre un combat pour l'esprit, les dix années que Malraux a consacrées à la fonction de ministre d'État que le général de Gaulle lui confia et à la création d'un ministère des Affaires culturelles digne de ce nom, étaient une aventure incertaine, au succès improbable.
Les oppositions étaient nombreuses : politiques - et pas seulement à gauche -, administratives, intellectuelles. «C'est peut-être parce que le ministère avait peu de chances de vivre», a écrit Pierre Moinot, «et qu'il jouait chaque jour son va-tout, qu'il s'est construit et a survécu.»
La vision de Malraux ministre reste aujourd'hui mal connue, même s'il l'a maintes fois explicitée, identique dans son fond, chaque année devant le Parlement, et devant de nombreux publics dans le monde entier.Rappeler cette vision est l'objectif que s'est assigné le Comité d'histoire du ministère de la Culture dans le présent ouvrage, à partir des propres paroles d'André Malraux, ainsi qu'au travers des témoignages de ses collaborateurs et de l'éclairage d'historiens réunis en colloque à l'occasion du premier trentenaire du ministère.
Une chronologie originale et diverses annexes offrent aux jeunes historiens quelques premiers repères ainsi qu'un éventail de textes fondamentaux, aujourd'hui difficilement accessibles, qui permettent de situer, de façon encore limitée, l'action de Malraux ministre, et surtout de comprendre l'esprit qui a animé cette action.
On peut appliquer, à Malraux, ce que le général de Gaulle écrit à la fin de ses Mémoires de guerre : «Puisque tout recommence toujours, ce que j'ai fait sera, tôt ou tard, une source d'ardeurs nouvelles après que j'aurai disparu.»

Comité d'histoire du ministère de la culture